ORGANISATION DE LA POPULATION
Au contraire du chevreuil, très individualiste, le cerf vit en groupes organisés, très hiérarchisés.
Cette organisation est d'origine biologique et comportementale.
Comme tout processus qui concerne l'espèce animale, son aspect comportemental n'est pas figé, mais soumis à des variations en rapport avec celles de l'environnement, au sens large du terme, c'est à dire externes ET internes à l'espèce.
DÉFINITIONS :
Les jeunes de l’année sont des faons. Ils naissent généralement entre le 15 mai et le 15 juin après une gestation voisine de 236 jours pour les males et de 234 jours pour les femelles (Le rut dure environ 3 semaines, à cheval sur septembre / octobre). Le faon male devient hère à 6 mois, daguet à un an (il porte ses premiers bois en forme de dagues) " 2ième tête " l’année suivante puis " 3ième tête " et ainsi de suite. Le faon femelle devient bichette à un an, biche l’année suivante. Les biches ayant déjà mis bas à plusieurs reprises conduisent des groupes formés par leurs descendants, éventuellement avec des collatéraux, on les appelle biches "meneuses".
LA DÉPENDANCE :
Le faon est très étroitement dépendant de sa mère, de sa naissance, à la suivante et au-delà : si la biche est gestante, après le rut qui suit sa naissance, elle l'allaitera jusqu'à environ 6-8 mois (décembre-février), mais si elle ne l'est pas, elle peut continuer à l'allaiter, certes de moins en moins, mais jusqu'à l'hiver de l'année suivante. Si besoin était, ceci confirme qu'il existe encore des liens très étroits entre la bichette, ou le daguet, et leur mère.
L'importance de la période d'allaitement n'échappera à personne : tout retard de développement des 6-8 premiers mois de vie est crucial et a été démontré DÉFINITIF. Par contre, celui des mois, ou années, suivants devient progressivement de plus en plus compensable plus on s'éloigne de la naissance, mais en partie seulement.
LES LIENS FAMILIAUX :
A la naissance suivante, le faon précédent, devient bichette ou daguet. Dés ce stade, on constate qu'une ébauche d'émancipation se met progressivement en place chez les jeunes males, et d'autant plus tôt que le daguet est plus robuste : il tendra à se tenir un peu à l'écart de sa mère, dont il s'éloignera à sa "deuxième tête" (les 2ièmes bois qu'il portera, après avoir "jeté" les 1iers), pour finir par la quitter définitivement. Un daguet moins développé restera plus proche, plus longtemps, éventuellement jusqu'à sa "troisième tête".
De leur côté, les jeunes biches ne commencent à prendre quelques distances qu'après leur première mise bas, et ne deviendront relativement autonomes qu'après la deuxième: en effet, au contraire des males, les femelles issues d'une même biche "ne coupent très généralement pas totalement les ponts" avec leur mère : avec leurs descendants éventuels au stade de la dépendance, elles gravitent toujours dans la même zone que celle-ci, en contact olfactif avec elle, leurs aires de vie se chevauchent. Une relation similaire, moins marquée, existe entre la biche aînée et ses sœurs.
AINSI S'EXPLIQUE CE QU'ON CONSTATE SUR LE TERRAIN :
- La "cellule de base" : (3 animaux), comprend une biche qui a déjà mis bas deux fois, son faon de l'année et celui de l'année précédente, selon le cas, bichette ou daguet. Que ce soit au gîte ou en déplacement, ils vivent ensemble, le faon beaucoup plus proche de sa mère que son aîné (surtout si c'est un robuste daguet) : BICHE - FAON - BICHETTE ou DAGUET.
- Le "groupe matriclan" : (4 ou 5 animaux). En déplacement d'assurance, sans "effroi", à la "queue leu leu", qu'elle ait ou non mis bas pour la première fois, la biche de deux ans est toujours proche de sa mère, derrière sa cadette, ou son cadet d'un an. S'il s'agit d'un daguet, selon son degré de dépendance, il sera devant elle ou en queue du groupe. En dehors du rut, un éventuel coiffé de 2 ou 3ième tête qui graviterait encore au voisinage de sa mère, en liaison olfactive avec elle, pourrait encore venir s'ajouter à l'arrière du groupe:
BICHE-FAON-BICHETTE OU DAGUET - JEUNE BICHE-FAON (ou jeune cerf).
- La "grosse harde, matriclan élargi" : Face au danger, ou à des conditions hivernales difficiles, les femelles issues d'une même biche âgée, suivies de leurs dépendants, dans l'ordre typique, tendent à "recoller", instinctivement, à leur mère, plus expérimentée. Même si elle n'est pas suitée, la biche de tête, la "meneuse", joue évidemment un rôle de guide très important pour toute la harde.
En queue du groupe précédent, peuvent encore venir s'ajouter les plus jeunes sœurs de la meneuse avec leurs dépendants, suivies chacune de ceux-ci, dans l'ordre spécifique.
Bien entendu, des coiffés de 2ième ou même 3ième tête (en retard d'indépendance), peuvent venir s'ajouter à l'arrière de toute la harde de biches et de plus jeunes, normalement dans l'ordre croissant de leur âge. Dés mi octobre, la présence d'un "grand" coiffé, plus âgé, à l'arrière, paraît devoir indiquer que l'activité de reproduction n'est pas terminée.
Lors d'hiver très rigoureux, sur des massifs restreints de montagne, les biches avec leurs dépendants, peuvent se retrouver avec les coiffés, dans les points les plus bas, mais ceci est exceptionnel.
"EMPREINTE LOCALE":
Les femelles sont très attachées au territoire qui les a vues naître : abstraction faite des migrations hivernales obligées et possibles, l'observation a démontré qu'elles tendent, naturellement, à ne pas s'éloigner de plus de deux, kilomètres de l'endroit ou elles son nées.
Il est donc bien évident qu'il tend ainsi à se créer des zones de concentration de biches avec leurs dépendants, on les appelle "NOYAUX DE POPULATION". Il est tout aussi évident que ce sont ces "noyaux", ces "pouponnières", qui conditionnent largement l'existence des populations, sur l'ENSEMBLE de chacun des massifs forestiers.
LES "COIFFÉS" :
Passé le stade de la dépendance, et en dehors du rut, les coiffés vivent en "clubs" de célibataires, de composition fluctuante, qui regroupent des sujets d'âges voisins et s'établissent en dehors des "noyaux", à leur "PÉRIPHÉRIE".
Les coiffés les plus âgés sont le plus souvent solitaires ou accompagnés d'un jeune coiffé, l' "écuyer".
Au contraire, les plus jeunes tendent à se regrouper, sans doute pour se sécuriser.
A l'approche du rut, les coiffés quittent la périphérie pour se rapprocher des biches : ils le font d'autant plus tôt, qu'ils sont plus aptes à accéder à la reproduction ( 9 - 10 à 13 - 15 ans en fonction du contexte ). Plus jeunes et plus vieux, dominés, ne peuvent se rapprocher que plus tardivement.
Chacun sait que le cerf est un animal très farouche, donc très épris de tranquillité. Tout ce qui précède doit être compris comme étant le schéma NATUREL de vie de l'espèce : il est bien évident que la pénétration humaine en forêt, sous toutes ses formes, y compris une pression de chasse trop forte, en fréquence ou en intensité, ne peut que venir perturber plus ou moins sérieusement cette "Organisation", ne serait-ce que temporairement. C'est aussi vrai pour une chasse individuelle trop pressante que pour la battue.
De plus, les disparitions d'origines diverses viennent évidemment modifier la composition des groupes : une biche ayant mis bas deux fois peut très bien n'être suivie que d'un faon, d'une bichette ou d'un daguet, voire même se retrouver seule.
La pire des situations est celle dans laquelle le faon se retrouve orphelin : rejeté par ses congénères, au pire (?) il est condamné à mort, au mieux à une chétivité misérable définitive.
Il convient d'en déduire que l'ordre, typique, de la "queue leu leu" ne permet pas, à lui seul, de définir qui est quoi : il ne représente qu'une aide à une évaluation rapide de la situation, des liens de dépendance. La tentative d'identification d'une bichette, ou d’un daguet à très courtes dagues, doit être confirmée par une appréciation de la taille ainsi que de la morphologie de l'animal, toutes deux très révélatrices de l'âge et du sexe.
Enfin la biche isolée peut être un piège : la cellule de base, ou le clan, "coincé" dans un fourré et contraint d'en sortir sous la forte pression de chiens ou de "traqueurs", peut "exploser", et séparer une biche de son ou ses dépendants.
Il faut donc s'efforcer de bien situer les choses dans leur contexte : le tir d'une biche allaitant ( suitée d'un faon ) équivaut, le plus souvent, à faire disparaître deux ou trois animaux, la biche, le faon qu'elle porte, et, le plus souvent, celui qui la suivait, car privé de lait et rejeté violemment par ses congénères, il ne survivra pas à l'hiver.
LA DOMINANCE
Une hiérarchie existe dans les deux sexes qui ont chacun leurs dominants et dominés.
GÉNÉRALITÉS :
La dominance s'impose par la force, avec ou sans "arme".
La force et la valeur des armes sont étroitement dépendantes de la stature , de la condition physique, de la combativité et de l'expérience.
La stature est fonction des qualités de vie rencontrées par l'animal dés avant sa conception (ce qui apparaîtra plus loin), mais elle est limitée par la durée maximale de croissance possible : la maturité corporelle globale est atteinte vers 4-5 ans chez la biche, et vers 7-8 ans chez les coiffés, âges qui correspondent donc, de fait, tout juste à leur entrée dans l'âge adulte, à distinguer de celui de la "force de l’âge"… qui va généralement d’environ 9 à 13-14 ans.
La condition physique est également soumise à des fluctuations qui peuvent indifféremment concerner nouveaux venus, sub-adultes, adultes, âgés, d'une année sur l'autre (conditions climatiques, maladies, blessures, qui peuvent induire passagèrement, ou définitivement, une régression des bois, ou un retard voire une absence de chaleurs chez la femelle).
De même au cours d'une même année : le fringant coiffé dominant de début de brame n'est plus que l'ombre de lui-même 3-4 semaines plus tard, et pire encore s'il a été blessé lors des combats entre dominant et prétendant(s) à la dominance.
La combativité, des différences sont apparentes entre animaux familiers, il est donc vraisemblable que des "psychologies" différentes existent dans toutes les espèces.
L'expérience présente divers avantages qui ne méritent pas qu'on s'y attarde.
Il en découle tout naturellement que seuls les adultes à maturité biologique et comportementale, les plus forts, les plus agressifs, et les plus expérimentés des deux sexes, peuvent atteindre à la dominance.
LA DOMINANCE CHEZ LES BICHES :
Dépourvues d'armes, les biches sont en compétition entre-elles au plan de l'accès aux ressources alimentaires. En fonction de leur stature et de leur âge, les plus grosses biches sont, ou deviendront, des dominantes : la dominance s'établit par différentes mimiques de menace puis, si inefficaces, par des coups distribués par une ou les deux pattes avant (tel un match de boxe) ainsi que par des morsures. Ces coups peuvent être mortels, en particulier quand destinés à des faons "étrangers". Pour être d'une expression beaucoup moins spectaculaire que chez les coiffés, la hiérarchie entre les femelles n'en est pas moins EXTRÊMEMENT importante puisqu'elle détermine les possibilités d'accès aux meilleurs gagnages et abris, ce qui détermine la vigueur de l'animal et du développement de ses dépendants (faon, daguet ou bichette).
LES ARMES DES COIFFÉS :
Si, au contraire de la femelle, la nature a doté le male d'armes redoutables, des bois renouvelables tous les ans, si coûteux au plan énergétique, ce n'est évidemment pas sans bonnes raisons, qui ont à voir avec son sexe et son rôle; elles seront développées plus loin.
En fonction des qualités de vie rencontrées par les uns et les autres, le résultat peut évidemment varier considérablement : il n'y a pas des "petits cerfs de pays" et des "grands cerfs venus d'ailleurs", il n'existe qu'une seule espèce, qui atteint à un développement moyen ou individuel, très variable, en fonction de la qualité de ses conditions moyennes, ou individuelles, d'existence, et des possibilités d'accéder à l'age de l' "apogée".
Les bois d'un "grand" cerf de 7iéme tête ne sont que le modèle réduit de ce qu'ils sont à son apogée (de 1/3 à 1/2 de poids en plus) .
L'âge de ce Cerf a été estimé à 5 ans !!!!
TOUS les scientifiques s'accordent sur le fait que le poids des bois que porte un cerf est proportionnel à son poids de corps.
LE COIFFÉ DÉSARMÉ :
Le cerf décoiffé perd provisoirement son rang hiérarchique au profit des plus jeunes qui le sont encore, mais le retrouve après la "repousse". Il persiste une hiérarchie entre décoiffés qui se détermine sur les mêmes bases que celle des biches, tout en étant plus variée et élaborée dans la graduation de l'expression de la menace et de l'attaque.
FONCTION DES BOIS :
Toutes les observations et expériences ( pauvres, mais nécessaires cobayes !) des scientifiques, concourent à conclure que le rôle fondamental des bois est d'établir entre les coiffés, une hiérarchie qui déterminera leur accès aux gagnages, abris, et SURTOUT aux femelles à la période de la reproduction.
LE RITUEL DU BRAME :
La Nature se montre généralement économe de la Vie, aussi l'accès aux femelles résulte-t-il de tout un processus, graduel, destiné à éviter l'affrontement direct, toujours coûteux ( voir plus loin ) : environ 23% des coiffés qui interviennent réellement pendant le brame sont blessés, dont le quart avec des séquelles définitives, voire mortelles. Ceci sera développé plus loin dans " Précisions sur le rut".
Les dominants contrôlent et daguent environ, et au minimum, 70 - 75 % des biches, avant , pendant et un peu après le plus intense du brame qui correspond à la période des chaleurs du plus grand nombre de femelles, suite à quoi, épuisés (jusqu'à 25% de perte de poids, et 80% de perte de graisse), ils se retirent et laissent la place à ceux qu'ils avaient évincés (moins lourds, moins armés, plus vieux amoindris, ou plus jeunes).
Les chaleurs des biches durent entre 12 et 24H. Si elles n'ont pas été fécondées elles reviennent en œstrus environ 18 jours plus tard et ainsi de suite, éventuellement, pendant plusieurs mois ; à noter également que des biches en faible condition physique entrent en œstrus à retardement : ainsi s'expliquent des raires d'hiver, des naissances très tardives et de TRÉS faibles faons à la période de la chasse (qui ne résisteront le plus souvent pas à l'hiver ou resteront chétifs à vie).
PORTRAIT DU COIFFÉ DOMINANT TYPE :
Il a plus de 8 ans et moins 14 -15 ans, soit, de 9 à 13-14 ans.
La recherche scientifique a très bien mis cette affirmation en évidence par un suivi de coiffés marqués, d'ages connus, pendant plusieurs années consécutives : les illustrations graphiques correspondantes étant protégées par " Copyright", il n'est malheureusement pas possible de les faire apparaître ici en dehors de démarches complexes, à l'étranger.
Parce qu'il a toujours bénéficié de circonstances favorables et parce qu'il a su le MIEUX S'ADAPTER à ses conditions d'existence , sauf maladie ou blessure, il a TOUJOURS été d'une taille et d'un poids au dessus de la moyenne, et porté des bois plus forts, plus lourds, que la moyenne de ceux de son âge.
(Ceci a pour conséquence que le succès reproducteur de coiffés de même age peut être très variable).
Dans ces conditions, on comprend aisément pourquoi la Nature lui a confié le rôle d'assurer la perpétuation de l'espèce et, par conséquent, pourquoi un chasseur qui veut mériter un titre de "Gestionnaire de la faune sauvage" se doit de ne pas "prélever" les males les plus robustes, et donc les mieux coiffés de leur classe d'âge, avant qu'ils n'aient pleinement satisfait à leur rôle de procréation sélective.
Bien vouloir noter ici que le "mieux coiffés" ne se réfère absolument pas à la présence, ou à l'absence d’une "empaumure" sommitale : la forme générale des bois découle d'une programmation génétique dont la variabilité doit se perpétuer (voir plus loin).
Le coût de la dominance entre biches et décoiffés :
Les coups de pattes échangés peuvent être mortels, en particulier envers des faons. Les fractures de côtes sont fréquentes : 30% des adultes des deux sexes affichent des séquelles de fractures anciennes, 20% des adultes, et 10% des faons, des fractures récentes.
La vie n'est pas un long fleuve tranquille, même en dehors de l'Homme !
LA CONDITION PHYSIQUE
Elle est fonction de nombreux paramètres, globalement ET largement variables d'une année sur l'autre : la capacité d'accueil du territoire (dans sa complexité), la densité, la structure de population, le rang hiérarchique. Elle a de multiples et très importantes retombées.
1. LA CAPACITÉ D'ACCUEIL DU TERRITOIRE :
LE BIOTOPE :
Les constantes naturelles : situation géographique globale, nature du sol, altitude, exposition ...
Les variables naturelles : les conditions météorologiques d'une année sur l'autre qui conditionnent les dates d'apparition et de mort de la végétation de même que sa qualité et son accès. L'importance et la persistance des pluies , de l'enneigement, du froid ou de la chaleur contre lesquels doivent lutter les animaux pour préserver leur température interne, peuvent être très coûteux en énergie.
LES FACTEURS HUMAINS :
La méthode de sylviculture peut peser lourdement sur l'environnement : vastes coupes "à blanc", régénérations artificielles, enrésinements massifs et denses (qui privent rapidement le sol de soleil et font disparaître le sous étage de végétation), multiplication brutale de vastes enclos de protection ...
Au contraire de celui des bovins, le pâturage des ovins, en lisière des massifs, est extrêmement nocif pour le cerf (concurrence alimentaire directe et risques de parasitoses).
La fréquence et, ou l'intensité, des activités de loisirs, ou de cueillette, elles mêmes tributaires des saisons et conditions météorologiques : promeneurs qui pénètrent les fourrés avec ou sans chien, skieurs, promeneurs en raquettes, chasse photo, moto verte … cueillette des champignons, myrtilles, recherche des mues de cerf … Ce thème sera brièvement développé plus loin.
Tous les dérangements ont CINQ conséquences : perturber l'organisation de la population ET le rythme alimentaire naturel, augmenter les dépenses énergétiques par les fuites, empêcher l'accès aux gagnages, et concentrer les animaux dans les secteurs les plus tranquilles (cause de "fausses" surdensités, de stress, d'écorçages). Les conséquences de ces concentrations seront plus ou moins sévères, en fonction des saisons, des conditions climatiques, ainsi que de la richesse du biotope.
2. LA DENSITÉ :
Un adulte prélève de 10 à 12kg de substance végétale par jour (soit environ 4 tonnes par an …), il est donc bien évident que cela peut finir par causer des problèmes, tant à la forêt qu'à la faune (malnutrition), de manière progressive, ou brutale, suite à une conjoncture météorologique particulière (comme un hiver sévère.
3. LA STRUCTURE DE POPULATION :
On a vu dans "Organisation de la population" que les aires de vie des femelles (avec leurs dépendants) et des males différaient, les premières dans les "noyaux" (plus forte densité), les males en "périphérie" (densité plus faible). Le rapport des sexes qui prévaut à l'intérieur d'une population peut donc avoir une forte influence sur la qualité de la relation faune - forêt :
Il est tout à fait clair qu'à effectifs égaux, une population en surnombre de femelles aura un impact, ponctuellement, plus lourd sur la forêt qu'une population ou régnera l'équilibre des sexes, ou encore qu'une population plus importante, ou les coiffés seront plus nombreux que les biches.
L'age moyen a aussi son importance : les coiffés vivant en "clubs" de sujets d'âges voisins, sur des espaces différents, d'effectif d'autant plus faible qu'ils sont plus vieux, s'ils ont la possibilité de vieillir, ils se répartiront encore mieux sur la dite périphérie.
GLOBALEMENT, TOUS les paramètres qui précédent ont une influence sur la population dans son ensemble. A titre d'exemples, issus de la recherche scientifique :
Biotope :
La qualité du biotope peut faire varier les poids moyens de 38% pour les biches et 73% pour les males. ( Repères utiles : bons poids moyens, éviscérés, en novembre, 42Kg pour un faon femelle, 50Kg pour un faon male).
Conditions météorologiques :
- 400 gr de plus à la naissance pour chaque degré de température moyenne en plus au printemps qui précède la naissance. Le taux de mortalité des faons à la naissance peut varier de 0 à 33% en fonction des pluies à cette période.
- Les pluies de septembre sont très néfastes à la végétation, elles amoindrissent les animaux avant l'hiver, et peuvent entraîner : de fortes pertes hivernales chez les faons, les bichettes ou les daguets, un défaut d'accroissement l'année suivante, retarder la venue en œstrus des biches, ce qui retardera les naissances suivantes avec pour conséquence que les faons seront moins avancés et plus vulnérables au 2iéme hiver qui les suivra.
Très amaigris par le brame, les coiffés dominants ne trouveront pas de quoi se refaire, et pourront aussi être durement frappés, si l'hiver qui suit est sévère.
- En Ecosse, 1 degré de variation de la température moyenne en janvier détermine une variation de poids de 2,5kg chez un adulte.
Densité supérieure à la capacité d'accueil :
Baisse de la condition physique, donc des poids moyens, venues en œstrus retardées, ou repoussées, d'un ou deux ans, pour les bichettes ET les biches qui allaitent, mortalité hivernale plus forte (faons et coiffés), baisse qui peut être sévère de la longueur moyenne des dagues des daguets ainsi que du poids moyen des bois des coiffés plus âgés (de même age). Les males sont plus vulnérables que les femelles pour cause de plus forte croissance, de plus forte corpulence, rendant plus coûteux le maintien de leur température interne, ainsi que, pour les dominants, suite à l'épuisement pré-hivernal consécutif au rut.
La surdensité écourte l'espérance de vie des males et favorise donc un rapport des sexes en faveur des femelles. ( Pour plus de détails, voir ce qui suit sur la population non chassée de l'île de RHUM, page suivante ).
RAPPEL : Tout retard de croissance pris pendant les six premiers mois ne se récupère JAMAIS, seulement en partie s'il intervient par la suite, et d'autant moins, qu'on est plus proche de la naissance.
4. LA HIÉRARCHIE :
"La dominance", nous a appris qu'au sein de chaque groupe de males ou de femelles, existait une hiérarchie dans laquelle chaque sujet occupe un "rang". C'est lui qui détermine l'accès aux meilleurs gagnages et abris : Les dominants sont donc sont donc avantagés par rapport aux autres, et leurs dépendants avec eux.
PROJECTION :
Soit un "bon" territoire avec une bonne densité, une population bien structurée, et une biche en bonne condition physique, dominante : elle viendra en
œstrus et sera fécondée tôt, aura accès aux meilleurs gagnages et abris pendant l'hiver (et à la belle saison suivante) ; si l'hiver n'est pas trop dur, elle poursuivra une bonne gestation, mettra bas, tôt, un faon qu'elle allaitera au mieux . S'il y a un bon printemps, peu de pluie en septembre, son faon sera très vigoureux avant l'hiver ; si celui-ci est plutôt clément, l'année suivante, il deviendra un magnifique daguet, ou une très forte bichette qui connaîtra ses premières chaleurs de bonne heure et, s'ils survivent, deviendront tous deux des dominants…
"il deviendra un magnifique daguet"
Inverser les propositions variables inversera le résultat, et tous les cas intermédiaires sont possibles, en fonction des circonstances ! …
CONCLUSIONS : SUR UN MASSIF DONNÉ,
- La "qualité" MOYENNE d'une population résulte de la moyenne des conditions physiques et donc de la moyenne des qualités des conditions d'existence telles que déterminées par l'intrication de TOUS les paramètres précédents : concernant les grands dépendants (faons et, à un moindre degré, bichettes ou daguets), elle peut donc varier LARGEMENT d'une année sur l'autre, avec des conséquences DURABLES pour les intéressés puisque le retard pris ne se récupère pas.
- La "qualité", la vigueur, INDIVIDUELLE d'un male ou d'une femelle, qui se démarque de la moyenne de la population, vers le haut ou vers le bas, résulte d'un concours de circonstances favorables ou défavorables, SPÉCIFIQUE à l'individu.
Ainsi peut s'expliquer la DIVERSITÉ "ENTRE" POPULATIONS
ET A "L'INTERIEUR" D'UNE POPULATION.
LA POPULATION NON CHASSÉE DE L'ILE DE RHUM
DE 1970 à 1991. ( SUR 1200 ha)
(Graphique d'évolution, ci-contre, page non numérotée)
(Il n'existe qu'une très faible prédation naturelle des aigles sur les faons)
Cheptel de départ : 116 coiffés, 57 biches, accroissement 48 (84%). Densité = 14,4
Cheptel à l'arrivée : 100 coiffés,160 biches, accroissement 48 ( 30%). Densité = 21,6
Longueur moyenne des dagues des daguets :
à 60 biches, 16 cm, à 80, 5 cm, à 140 il n'y a plus que des daguets à boutons.
Poids moyen des mues de cerfs de 7 ans : sur la même période - 20%.
Age moyen des pertes hivernales, coiffés de trois ans et plus :
CHUTE de 14 à 9 ans pour le passage de 90 à 149 biches.
Accroissement : les bichettes cessent de venir en chaleurs, de nombreuses biches adultes ne se reproduisent qu'une fois sur deux, d'autres viennent en œstrus très tardivement, les faons naissent tard, et ont trop peu de réserves pour survivre à l'hiver suivant.
Les carcasses des pertes hivernales sont mises à profit par des rats … et … par les cerfs survivants (cannibalisme) …
IL FAUT EN RETENIR
Ce triste bilan, délibérément provoqué (au titre de la recherche), riche d'enseignements, est, évidemment, à mettre sur le compte d'un défaut de nourriture qui a sévèrement retenti sur la condition physique des animaux, laquelle s'exprime dans TOUS les domaines.
Les males s'y démontrent beaucoup plus vulnérables que les femelles, en particulier les faons et les coiffés en age naturel de participer au rut ( 10 à 14 ans ) :
Les faons, parce que leur poids stagne pendant l'hiver, alors que leur croissance se poursuit. Ils sont donc totalement dépendant de leurs réserves, et davantage les males que les femelles, car ils sont de plus forte taille et, de ce fait, consomment également plus d'énergie au maintien de leur température interne.
Les coiffés qui participent le plus au rut, parce qu'ils en sortent épuisés, ayant perdu 20 à 25% de leur poids et 80% de leurs réserves de graisse. On devine combien ils peuvent être extrêmement dépendants des possibilités de récupération ultérieures, conditionnées par l'importance des pluies d'automne - qui compromettent la qualité de la végétation qui persiste - par la rigueur de l'hiver, et la précocité d'un bon printemps suivant.
Il existe une opposition FONDAMENTALE entre la quantité et la qualité du cheptel, en particulier en ce qui concerne l'arrivée à l'apogée biologique et comportemental du nombre de coiffés nécessaires à une sélection naturelle des géniteurs males.
En dehors de conditions hivernales calamiteuses, l'indice le plus spectaculaire, le plus évident, et le plus facilement opposable, d'une surdensité par rapport à la capacité d'accueil d'un territoire, est la longueur MOYENNE des dagues des daguets.
ROLE COMPARATIF DE L'HÉRÉDITÉ
L'HÉRÉDITÉ joue un rôle très mineur ainsi qu'en témoignent, (entre autres) :
- Les faons de cerf écossais, élevés en milieu protégé, atteignent le même développement de corps et de bois, que ceux des très grands sujets d'Europe centrale.
- Les "petits" cerfs écossais, transplantés en Nouvelle Zélande, sur des territoires colonisables, beaucoup plus vastes et plus riches, en 15-20 ans, y sont devenus très "grands":
Le poids moyen, vidés, des cerf adultes est passé de 83 à 200 kg, le poids moyen des bois des meilleurs de 6, 5 à 10 kg, leur nombre de cors, de très rares 14, à 20 cors.
Ceci ne devrait pas surprendre : nous avons tous connaissance de ces populations naissantes (à faible densité), en marge des territoires déjà colonisés depuis longtemps (souvent à trop fortes densités), ou la qualité moyenne des animaux est largement supérieure à celle du territoire d'origine des " colons ".
- Les "très grands" cerfs et biches d'Europe Centrale, importés en Ecosse, n'ont rien donné au-delà d'une très éphémère amélioration circonscrite à leur sphère d'influence (retombées de la dominance qu'ils pouvaient exercer à cause de leur plus grande taille ?).
- La sélection, économiquement intéressée (pour cause de ventes de bois en velours dans les pays d'Extrême Orient …), des géniteurs males, sur la base de leurs bois, dans des élevages (*) de "Wapiti" aux USA, a démontré que seulement environ 35 % de la variabilité des bois (c'est à dire, écart par rapport à la moyenne) étaient d'origine génétique, ce qui, je cite, " en fait un trait modérément héréditaire ".
(*) c'est à dire dans des conditions de nutrition très proches d'être optimales pour tous.
LA CONCLUSION S'IMPOSE D'ELLE MÊME:
La qualité moyenne d'une population de cerfs, dépend de celle de sa condition physique moyenne, elle même fonction d'un bilan énergétique, moyen, POSITIF, OU NON, entre rentrées et dépenses. (Phénomène d' "acclimatation", non héréditaire).
Bien au-delà de l'hérédité, qui détermine un POTENTIEL, de développement du corps, des bois et d' "adaptation" TOUT dépend :
Des rentrées : c'est à dire, de la quantité et qualité de la nourriture effectivement accessible au plus grand nombre, selon un rythme NATUREL, donc des dérangements, de la densité, et au niveau individuel, du rang hiérarchique (accès aux meilleurs gagnages et abris), ainsi que de conditions météorologiques saisonnières variables d’une année sur l’autre.
Des sorties : c'est à dire, des conditions météorologiques qui ne peuvent qu'être subies, des DÉRANGEMENTS, ET, comme je l'évoquerai plus loin, de ce qui se passe à L'INTERIEUR de la population, en fonction de sa STRUCTURE SOCIALE, génératrice de quiétude ou de stress, ainsi que du rang hiérarchique qu'y occupe, directement, chaque animal, ou indirectement par mère interposée, ceux au stade de la dépendance biologique et comportementale, en phase de croissance maximale, faons, bichettes, daguets (accès aux meilleurs gagnages et abris).
Pour résumer :
Nourriture, Abri, Tranquillité, Structure sociale de la population, Position hiérarchique, (et beaucoup de Chance), sont, conjointement, les facteurs DÉTERMINANTS, de la qualité du développement moyen ou individuel, des animaux, males ou femelles, de tous ages.
AFFOURAGEMENTS
A ce stade, il convient d' évoquer, brièvement, les AFFOURAGEMENTS :
La recherche scientifique a démontré de l'utilité d'affouragements intelligents, tant pour la faune que pour la forêt, de décembre à avril, soit sur 5 mois.
Quotidiennement, tout au long de cette période, chaque adulte doit pouvoir trouver 7,5 kg d'aliments appropriés à un RUMINANT.
Sont préconisés : 1 kg de foin de bonne qualité (luzerne, trèfle), 5-6 kg de fourrage ensilé (herbes, mais), 3 à 500 gr de fourrage concentré, soit 1125 kg par adulte sur la période considérée, et donc 57T pour 50 animaux … disposées dans quelques endroits appropriés, protégés du vent et TRANQUILLES.
Les écorces habituellement consommées, ont une valeur énergétique semblable à celle d'un fourrage de qualité moyenne : leur récupération en scierie, offre des possibilités d'utilisation intéressantes. Il en va de même pour les cimes des conifères abattus.
De plus, un affouragement bien conçu doit débuter, et s'interrompre, progressivement, avant et après les dates ci-dessus.
Tout autre formule d'apport alimentaire, même ininterrompu, est néfaste aux animaux et à la forêt :
Betteraves gelées, puis dégelées génèrent des troubles intestinaux. Céréales et granulés divers, isolés, sont également à l'origine d'écorçages destinés à l'indispensable rumination.
Il en va de même en cas d'interruption, même brève, d'un affouragement adéquat.
Que dire d'une interruption prématurée et définitive alors que les animaux ont été maintenus sur place, pour un motif ou pour un autre, et ne peuvent plus migrer vers des lieux d'hivernage plus favorables à cause de l'enneigement !
On aura compris toutes les difficultés de bons affouragements, ET tous les dangers, d'affouragements inadaptés.
Cependant, face à de fâcheuses prémisses hivernales, à effectif réduit, il est manifestement indiqué d'intervenir par des affouragements appropriés, bien AVANT qu'il ne soit trop tard. même si ces interventions paraissent avoir une faible efficacité.
A signaler, qu'en Autriche, Bavière, et Yougoslavie, en zone montagneuse, on attire les cervidés dans des secteurs d'hivernage naturels, qu'on protége de la pénétration humaine, où on les confine et les nourrit, en enclos ( enclos d'hivernage ), tout au long de la période de disette, durant laquelle ils risqueraient d'être préjudiciables à la production forestière.
( Extrait de diverses communications du "Symposium Cerf", du CIC, à GRAZ, 1986)
TENANTS ET ABOUTISSANTS DES BOIS
Ils témoignent du rang hiérarchique qui détermine l'accès à la reproduction ainsi qu'aux meilleurs gagnages et abris.
Ils ont tout à la fois un rôle offensif et défensif.
Moyens de signaux à distance, renforcés par les mouvements de la tête, ils permettent aux coiffés de s'identifier entre eux et, au moins pour les adultes, de reconnaître âge et statut hiérarchique.
Ils sont de plus utilisés pour marquer un territoire au moment du brame, pour se défendre des prédateurs, y compris les humains ("Au sanglier le barbier, au cerf la bière", disait-on au Moyen Age). Accessoirement, ils permettent de faire tomber des fruits, et de se gratter le dos.
DÉVELOPPEMENT : pratiquement, il est essentiellement fonction de 3 facteurs.
1. Génotype : il dérive par moitié de celui du cerf ET de celui de la biche. Il détermine la forme générale des bois, un POTENTIEL de taille et de poids du corps et donc des bois, enfin, et peut-être, un nombre potentiel de cors.
Ces potentiels ne se concrétisent que si l'environnement le permet : le résultat de l'influence de l'environnement sur le génotype est dénommé phénotype, il est DÉTERMINANT : densité, nourriture, abris, tranquillité, bonne structure de population , rang hiérarchique, sont des facteurs clés.
2. Poids du corps : Il dépend de ces mêmes facteurs et détermine le poids des bois.
Les coiffés d'Europe centrale ne produisent génétiquement pas de plus "gros" bois que les nôtres : leurs bois sont plus imposants et lourds parce que les animaux pèsent plus lourds pour commencer. Bien au contraire, la recherche a montré que proportionnellement au poids du corps, nos coiffés d'Europe de l'Ouest sont génétiquement mieux disposés.
3. Age : Caractères sexuels secondaires, les "pivots" (voir plus loin) et les bois ne sont pas prioritaires dans le schéma naturel du développement du male : la priorité va à sa survie et à son épanouissement corporel. Par conséquent, les bois ne vont commencer à réellement s'épanouir qu'au-delà du terme du développement du squelette et de la masse musculaire, c'est à dire après 7-8 ans, sous réserve que le coiffé ne se trouve pas en mauvaise condition physique à la période de la repousse des bois.
Trophée d'un cerf adulte.
LE FACTEUR POIDS DU CORPS
Commence à se jouer dés avant la naissance .
1. Poids et condition physique de la biche mère : déterminent la précocité de sa venue en œstrus, donc la date du début de la gestation, la date de naissance du faon, de même la qualité de la gestation, et de l'allaitement. La gestation s'étale sur 234 jours pour les femelles, 236 pour les males, (+ ou - 5 jours).
Le poids et la condition physique de la biche sont fonction de la densité par rapport aux ressources du biotope, de ses antécédents historiques personnels, de l'importance du groupe auquel elle appartient, du rang hiérarchique qu'elle y occupe, des dérangements, des variations des conditions météos, de l'absence de blessure et de maladie.
2. Date de naissance : Plus elle est précoce, plus le faon aura loisir de bien se développer, avec de bonnes réserves de graisse avant l'hiver, et inversement, à condition que la météorologie néo-natale, soit favorable.
3. Poids à la naissance : Il est fonction de la condition physique de la mère de la
conception à la mise bas ET des conditions météo dans les 2 derniers mois de la gestation, (+ 400 g pour chaque degré de température moyenne en plus au printemps, soit environ 5 % de poids en plus).
La précocité du chant Coucou permet de deviner le poids moyen à la naissance !!!
En Ecosse, généralement de 5 à 8 kg, mais peut aller jusqu'à 11 pour les males.
Un faon de 4 kg est voué à une mort rapide, mais 95% des 6-7kg survivent.
Le poids du faon male à sa naissance est une excellente indication de ses chances de devenir un grand coiffé dominant sur une place de brame.
Le poids est multiplié par 6 en 5 mois!
2. Allaitement : est maximum pendant les 8 premières semaines, décroît à partir de la 16ième, s'éteint vers le 8ième mois, si la biche est gestante. Il est encore de
50% en décembre et de 16% en février. Il peut légèrement se poursuivre jusqu'à l'été, ou même l'automne suivant, si ce n'est pas le cas, (donc au profit des bichettes et daguets).
Plus lourds dés la naissance, programmés pour une plus forte croissance, les males tètent deux fois plus souvent que les femelles, ce qui ne manque pas d'éprouver leur mère.
Par kg de poids, les besoins énergétiques d'une biche qui allaite sont d'environ 1/3 supérieurs à ceux d'un coiffé qui repousse ses bois, et 3 fois plus importants que ceux d'un adulte au repos.
A age et taille identiques, une biche allaitant pèse 26% de moins qu'une qui n'allaite pas. Une biche très éprouvée par une gestation, et un allaitement, peut ne pas entrer
en chaleurs l'année suivante.
(En dehors de la présence de lait, la distinction entre une biche qui a allaité la même année, et une autre peut, se faire sur le volume de la glande mammaire, sur les dimensions des mamelles, l'absence de poils sur celles-ci.)
5. Phase d'alimentation mixte : Le faon issu d'une biche dominante va également
bénéficier de la position hiérarchique de sa mère pour accéder aux meilleurs gagnages et ainsi encore renforcer son avantage du départ (ceci sera d'autant plus important qu'il fera partie d'une grosse harde ou la compétition entre individus est plus forte).
6. Dépenses énergétiques : Le faon de la biche dominante d'une harde va également bénéficier des meilleurs abris contre des conditions météo adverses,
ce qui minimisera ses dépenses énergétiques et lui créera encore un avantage
supplémentaire.
7. Conditions météorologiques : la température ambiante, en froid, comme en chaleur, peut être nocive : marge naturelle d'adaptation, debout de - 5 à + 14, couché de - 20 à + 20.
A nouveau, les pluies de fin d'été et début d'automne sont extrêmement néfastes (hâtent la mort de la végétation), en particulier pour les faons, surtout les males, ainsi que pour les coiffés qui ont participé au rut. Par contre un printemps précoce, doux, suffisamment pluvieux, mais pas trop, est très favorable à la végétation, et donc aux animaux.
En fonction de la météo d'automne, de celle de l'hiver et du printemps qui suit, les coiffés dominants, épuisés par le rut, peuvent très bien ne récupérer leur condition physique qu'au bout de deux ans, donc avec un "creux" d'un an dans leur poids, et leurs bois.
8. Pour mémoire la tranquillité. Voir plus loin.
Le poids stagne pendant l'hiver, mais pas la croissance du squelette. Ceci implique que les faons, en pleine phase de croissance, puisent dans leurs réserves, pour poursuivre leur croissance, et explique leur grande vulnérabilité à l'hiver, en particulier celle des males, dont la taille est plus grande (plus forte croissance doublée d'une plus grande difficulté à maintenir la température interne, du fait d'une plus grande surface corporelle).
Tout retard de croissance des 6-8 premiers mois, période de croissance maximale, est totalement irrécupérable ultérieurement, et en partie seulement, s'il intervient dans les 6 mois suivants. Par la suite, et jusqu'à 3-4 ans pour la biche, 5-6 ans pour le cerf, plus on s'éloigne de la date de naissance, plus les possibilités de récupération s'améliorent.
Bien noter ici qu'il est évident que le rôle de la biche est infiniment plus important que celui du cerf pour l'avenir du faon : l'impact éventuel d'une sélection, par la forme du trophée, génétiquement indéfendable, est donc logiquement, et nécessairement, très limité.
Dépendants de l'intrication de TOUS les facteurs précédents, la taille et le poids des animaux, donc la masse, le poids de leurs bois, sont susceptible de larges variations au sein de chaque classe d'age, d'une même population, indépendamment de tout facteur génétique.
Pour cause, notamment de variations météo d'une année sur l'autre, il peut en aller de même entre sujets d'une même classe d'age, nés d'une même biche et d'un même cerf, mais des années différentes.
Femelles : Tous les facteurs ci-dessus revêtent évidemment la même importance pour les femelles : ils vont décider de l'age de la première gestation, de la précocité de la venue en œstrus, de la qualité de leur répétition régulière au fil des ans, de la qualité de la gestation, de l'allaitement, et de sa suite, jusqu'à la fin de la période de dépendance du faon.
Il est généralement admis que la jeune biche ne peut se reproduire tant qu'elle ne pèse pas environ 70% de son poids d'adulte. Le % de bichettes gestantes est donc un autre moyen d'évaluer le bien être d'une population (il est cependant une référence beaucoup moins commode que la longueur moyenne des dagues des daguets). Il peut varier de 0 à 100%. En Ecosse, sur 5 populations différentes, la moitié des bichettes de 55Kg et la totalité de celles de 65Kg sont fécondées, et poursuivent leur gestation.
(La gestation devient évidente, en post-mortem, vers la 5ième semaine qui suit la fécondation).
Les résultats très récents , d'une recherche qui a duré une quinzaine d'années, montrent que le rapport des sexes à la naissance est influencé par la densité et la position hiérarchique de la biche dans sa harde : à faible densité (comprendre en l'absence de carences alimentaires), par les biches dominantes, il peut naître 10% de plus de faons males, que de faons femelles (45% - 55%, soit un rapport des sexes de 1,22 / 1 !). Les facteurs en cause sont doubles : pré implantation ou résorption du fœtus male, trop exigeant en ressources, leur rôle respectif n'a pu être déterminé.
ÉVALUATION DE LA CONDITION PHYSIQUE : Elle se mesure à
l'importance des réserves de graisse :
Celles ci se constituent de l'intérieur vers l'extérieur : tout d'abord au profit du système nerveux, puis dans la moelle osseuse, puis autour des organes internes, en particulier des reins, enfin en sous-cutané, en particulier sur la croupe.
Elles sont mobilisées en sens inverse. Un animal mort d'inanition aura une moelle osseuse gélatineuse rosée, au lieu de graisseuse et jaune.
Sur le terrain, l'importance de la graisse péri-rénale est un excellent index de la condition physique.
CHEVREUIL : Bien que scientifiquement on n'ait pas le droit de sauter d'une espèce à un autre, il paraît très intéressant de se tourner ici vers cet animal.
En Autriche, à partir d'une population chétive, vivant dans un biotope pauvre de montagne, avec des hivers très rigoureux, Albrecht et Jenke Von BAYERN (1977, livre publié en français) ont parfaitement démontré de la grande plasticité de la taille, du poids de corps et de bois des chevreuils grâce à une alimentation appropriée.
De même en Hongrie, A. et M. SZEDERJEI, (dans Stubbe et Passarge, Rehwild, 1979) ont démontré de l'influence du rapport des sexes, dans de vastes enclos.
Avec un rapport des sexes passant de 1 / 1 à 1 / 1,6 en faveur des femelles, le poids moyen des brocards chuta de 34 à 24Kg, celui des bois de 400 à 160g.
Avec un rapport des sexes de 2 / 1 en faveur des brocards, la période de rut se raccourcit de plus de 30, à environ 15 jours, et les brocards n'atteignirent leur apogée de taille de corps et de bois qu'entre 9 et 11ans (deux fois plus tardivement que généralement estimé) !
L'explication avancée est que le coût énergétique individuel du rut a considérablement baissé avec l'augmentation du nombre de brocards.
En Allemagne, Neuhaus et Schaich, (même publication que ci-dessus) rapportent que l'introduction de faibles chevreuils, dans une île non peuplée, a donné naissance à une population de bien plus grande taille, de corps et bois, que celles des parents. Une autre introduction dans les mêmes conditions a donné les mêmes résultats. Un apport approprié de nourriture pour faire face à l'augmentation de densité a permis de maintenir la qualité, en dépit d'une très forte consanguinité.
En résumé : Amélioration des conditions d'existence, rapport des sexes fortement faveur des males, améliorent la qualité des chevreuils, en dépit d'une très forte consanguinité.
(Accessoirement, les données de la morphométrie ne doivent pas être utilisées en taxonomie, pour la classification des espèces).
LE FACTEUR AGE
La première manifestation des bois intervient par une nette apparition des "pivots" entre le 60ième et le 100ième jour de la vie fœtale (poussée de testostérone associée à la différenciation sexuelle).Ils deviennent ensuite moins visibles, car le développement des os du crane est plus rapide que le leur (les pivots sont les excroissances osseuses, solidaires du crane, à partir des quels vont croître les bois).
En fonction de la condition physique, ils se manifestent de nouveau, généralement, entre le 8 et 12ième mois qui suit la naissance, suite à une nouvelle poussée de testostérone, et d'autant plus tôt que la condition physique du sujet est meilleure.
Les chercheurs estiment que les " MOINES " (cerfs dépourvus de bois) sont des males qui se sont trouvés carencés, "in utero", au moment de la formation des
pivots : en effet, le problème ne peut pas être génétique, puisque leurs descendants sont normaux, même lorsqu'on les croise entre eux.
La croissance des pivots et des bois n'est pas prioritaire sur le reste : la qualité
de la condition physique en termes de position hiérarchique, de nutrition, d'abri, de tranquillité, d'absence de maladie ou de blessure, conditionne celle des pivots puis des bois, de manière définitive pour les pivots et, plus ou moins durable, pour les bois.
Pour un age donné, le diamètre des pivots prédéterminé celui des bois.
Les pivots se raccourcissent avec chaque chute des bois, et davantage sur leur bord externe, ce qui conduit à un évasement progressif des bois. Parallèlement, leur diamètre s'accroît.
La longueur moyenne des bois des daguets est le plus sensible et le plus spectaculaire indicateur du bien-être d'une population par rapport à son
environnement :
L'étude sur la population non chassée de l'île de Rhum dont nous avons déjà parlé, a montré qu'avec un effectif de 60 femelles de printemps, la longueur moyenne des dagues était de 16cm, à 80 femelles elle était tombée à 5cm, et à 140 il n'y avait plus que des daguets à "boutons". Parallèlement, le poids moyen des mues de cerf de 7 ans avait chuté de 20%.
La longueur des bois d'un daguet est, de plus, TRÈS révélatrice des bois qu'il portera à 6ans, ainsi que de sa FUTURE DOMINANCE sur les gagnages et sur les places de brame.
rarissime daguet à empaumure, malheureusement prélevé.
Le nombre de cors définitif paraît être atteint vers la 7-8ième tête. Le gain ultérieur s'exprime en "masse", en poids (une augmentation moyenne estimée à 1/3 ou 1/2).
Dans des populations sous-alimentées, ou socialement désorganisées, l'apogée est atteint vers la 9 ou 10ième tête, dans les cas contraires les plus favorables, il peut ne se manifester qu'à la 14 ou 15ième !!! ( avec pour corollaire que la limite d'age maximum de la dominance se trouve repoussée d'autant ).
Passé un certain age, variable en fonction des qualités d'existence, le vieillissement se manifeste (dont l'usure très spectaculaire des dents), l'animal s'affaiblit, ses bois régressent, on dit que le cerf "ravale".
Cerf ravalant, la masse descend vers le bas.
A ce stade, on aura compris qu'un VRAI "GRAND CERF" résulte d'une formidable et merveilleuse alchimie : un doigt d'hérédité, trois doigts de nourriture, trois doigts de tranquillité, trois doigts d'abri, trois doigts de bonne structure de population, trois autres de rang hiérarchique et … une très bonne dose de chance !!!
Selon une étude "ONC" réalisée sur 10ans à "Arc en Barrois",
à partir des prélèvements chasse :
- Les faons femelles atteignent 50% de leur poids d'adulte à 6 mois, alors que
les males n'en sont qu'à 25-30%.
- Les femelles atteignent leur taille maxi à 3 ans, les males vers 5 ans.
- Mais les poids maxi sont respectivement atteints à 4 ans et 7 ans, par accroissement de la masse musculaire.
- Le maximum de cors est généralement atteint à 7-8 ans.
- La longueur des merrains croît jusqu'à 9 ans, le diamètre des meules jusqu'à 11.
- Les "meilleurs" coiffés sont âgés de 13 ans et plus ( "masse" = poids maximum)
PRÉCISIONS SUR LE RUT
Un repos bien mérité...
Lorsque leurs moyens physiques paraissent les y autoriser, et que leur " psychologie" les y pousse, les aspirants à la dominance, des classes d'ages montantes des deux sexes, en viennent à défier les plus âgés en place, pour la leur prendre.
La Nature, très généralement économe de la vie, a mis en place un code comportemental destiné à limiter les dégâts des affrontements qui ne sont pas négligeables, comme nous l'avons vu plus tôt : 23 % de dominants blessés, dont le 1/4 sérieusement ou mortellement.
1. La dominance entre coiffés résulte d'un long cheminement au cours duquel, dans un premier temps, les jeunes males joutent amicalement entre eux, apprennent à se connaître, à s'évaluer, à se reconnaître, et à se situer dans une hiérarchie basée essentiellement sur le poids du corps et celui des bois. Il en résulte qu'un dominé ne combattra pas un coiffé qu'il connaît pour lui être supérieur. C'est pourquoi les 2, 3, 4 ans qui s'approchent à moins de 100 m d'un harem de biches sont immédiatement chargés mais se retirent immédiatement.
2. Les démonstrations vocales (raires) sont le 2ième moyen d'éviter les affrontements. Elles s'exercent surtout en direction des 4,5,6 ans ou plus : le dominant marche vers l'intrus en donnant de la voix, ce qui suffit généralement à le repousser, et permet d'économiser l'énergie d'une poursuite et d'une éventuelle escarmouche.
Pour les concurrents sérieux, le duel vocal d'intimidation débute à une distance de 2 à 300m, il dure plusieurs minutes, et peut conduire le challenger à se retirer. Dans le cas contraire, nouveau duel vocal à 100m.
3. Si cette dissuasion n'opère pas, les deux coiffés venus au proche contact visuel, marchent en parallèle, en se faisant mutuellement étalage de leurs bois : c'est la marche parallèle, qui peut durer de 5 à 30 minutes, et dans de nombreux cas, le candidat se retire. Plus elle est longue, plus il y a de risque de combat.
C'est la 4ième et dernière manœuvre de dissuasion avant l'affrontement.
4. Celui-ci est le plus souvent déclenché par le challenger. C'est un affrontement
extrêmement rapide et violent, choc et poussées frontales, puis tournoyant, ou chacun s'efforce de prendre l'avantage de la pente et de frapper son adversaire au flanc. Celui qui rompt le combat n'est poursuivi que sur quelques dizaines de mètres, mais malheur à lui s'il tombe, il est gravement blessé au flanc ou à l'arrière train.
5. Surtout en début de rut, les daguets cherchent souvent à rejoindre leur mère : les plus faibles sont tolérés par le cerf de place jusqu'à environ 25m, les plus forts pas à moins de 50.
Si deux daguets se rapprochent trop des biches, dans 9 cas sur 10, c'est le plus fort qui est chassé en premier.
Si besoin était, ces constatations vérifiées au fil des ans, démontrent bien de l'importance des bois.
6. Les coiffés plus âgés, mais n'ayant pas encore atteint l'âge de la dominance, dans la population concernée, ne sont pas tolérés à moins de 100m. Gravitant à la périphérie des harems, ils tentent bien de les "infiltrer", ce qui peut être efficace, si la manœuvre se fait par le côté opposé ou se tient le dominant, mais seules environ 10% des tentatives sont réussies. On peut lire que les "satellites" d'un dominant sont généralement des coiffés qui le connaisse, et au quel ils servent, en quelque sorte, de défenses avancées.
Si plusieurs s'approchent en même temps, à la vue du dominant, invariablement, de nouveau, le plus vieux ET le plus fort, est chassé en premier.
Les coiffés qui n'ont pas encore atteint l'age de la dominance voyagent beaucoup, d'une place de brame à une autre pour tenter leur chance : ils peuvent parcourir plusieurs km par jour.
Lorsque la pyramide des ages, la structure de population, est bonne, les coiffés de 7 ans ne parviennent pas à tenir un harem, et les plus jeunes ne le tentent même pas : ils épargnent leur énergie, souffriront moins de l'hiver et se développeront mieux, de corps et de bois, l'année suivante.
7. Les dominants, âgés de 9 à 13 ans (ou plus), sont occupés à conquérir, ou à défendre, leur place tant que leur condition physique le leur permet.
Ils sont généralement épuisés avant la fin du rut et, en 24h, cessent toute activité pour se nourrir abondamment : ils ont perdu entre 20 et 25% de leur poids et plus de 80% de leurs réserves de graisse, ce qui les rend très vulnérables aux possibilités de récupération offertes par la végétation d'automne et à l'hiver suivant (on considère généralement qu'une perte de poids de 40% est mortelle) .
Leur départ permet aux plus jeunes et aux plus vieux, de 2ième rang, d'entrer en scène.
Cependant, les dominants de 1ier rang daguent environ 70-75% des biches, dont 50% en l'espace de la semaine de milieu de rut, qui correspond au pic des ovulations.
8. Les coiffés de 14 ans et plus, entrent en rut plus tardivement que les plus jeunes de 1ier rang, ils vont d'un harem à l'autre, pour tenter d'enlever une biche, ou prendre possession d'un harem déserté par un cerf de place épuisé, ce qui, en fin de brame, les place en concurrence avec ceux qui ont la moitié de leur age.
9. Aspect adaptatif : évaluation réciproque :
Les défis et éventuels affrontements s'inscrivent clairement dans une logique de d'appréciation coût / bénéfice : la fréquence et la durée des combats sont fonction de l'importance de l'enjeu. Combats et blessures sont plus fréquents au pic des ovulations. C'est le challenger qui le plus souvent initie le combat.
Les coiffés de 5 ans et moins combattent très rarement un coiffé de plus de 1 an qu'eux et les 7 - 9 ans rarement un coiffé de plus de deux degrés plus haut qu'eux dans la hiérarchie.
L'efficacité au combat varie tout au long du rut avec la condition physique du coiffé.
Celle-ci s'exprime dans la force et la fréquence de ses raires, son amaigrissement, sa
silhouette, la baisse du niveau de testostérone dans son urine, de même que celles d'autres phérormones, ce qui peut vraisemblablement être perçu par un concurrent.
10. La période du rut s'initie suite à un phénomène hormonal, saisonnier, photopériodique, également dépendant de la condition physique, sur lequel viennent se greffer d'autres stimuli en rapport avec une excitation réciproque consécutive à la cohabitation des animaux matures des deux sexes, qui "s'émoustillent" mutuellement. La recherche a montré qu'une biche qui n'a pas allaité l'année précédente, vient en chaleur 6 jours plus tôt, et que, si on avance artificiellement le rut des coiffés avec des hormones, on avance également les chaleurs des femelles.
Comme l'âge auquel les coiffés ont accès aux femelles pendant le rut est étroitement dépendant de la structure de la population par classe d'âge, celui auquel la dominance cherche réellement à s'y affirmer peut être très variable, mais le schéma NATUREL ne concerne normalement et généralement que des 10- 13 ans et voisins.
11. Succès reproducteur des coiffés :
40% des coiffés ne se reproduisent pas.
Le succès reproducteur des coiffés n'est pas que question d'âge : ce sont tous les facteurs de dominance qui entrent en jeu : poids de corps, poids de bois associé, agressivité, expérience. Des coiffés de même âge peuvent donc atteindre à des résultats très différents :
12 faons ou plus, pour les super champions, 0 pour les plus faibles, en moyenne 4 à 5 par an.
Sur une vie de dominant, 0 à 24 faons survivants à 1 an, moyenne à 6, 38 (tenir compte de la surdensité, des fortes mortalité faons et coiffés de plus de 9 ans qui règnent de ce fait en Ecosse).
12. Au contraire des coiffés, les biches peuvent se reproduire très tardivement jusqu'à l'age de 17 ans.
Tout ce qui précède est extrait de la recherche anglaise dans le contexte de l'Ecosse. Il convient donc de tenter de le resituer dans notre contexte :
Contrairement à la lande écossaise, très ouverte et tranquille, nos forêts fermées et très pénétrées, paraissent interdire la formation et donc la défense de grands harems. Nos coiffés dominants semblent bien se rapprocher de petits groupes de femelles et jeunes, "cellules de bases" ou "matriclans", dont ils connaissent les tenues, et être essentiellement préoccupés par surveiller et attendre qu'une biche vienne en œstrus, pour ne plus la quitter tant qu'elle n'aura pas été fécondée, pour aller voir et tenter leur chance ailleurs..
Evidemment, une biche en chaleurs, d'un autre groupe proche, peut venir perturber ce schéma.
LA " TROPHÉE-ITE "
Cerf sub-adulte avec un très beau trophée, malheureusement maintenant prelevé
Chez le cerf, comme dans toutes les autres espèces grégaires et sociales, où un male peut avoir accès à plusieurs femelles au moment de la reproduction, la Nature a confié aux plus forts, aux " dominants ", le soin de contribuer à la perpétuation de la Vie.
Le caractère très général de ce schéma naturel a largement fourni la preuve de son efficacité au fil du temps …
S'il n'est pas discutable que les effectifs de nos populations de cervidés doivent être régulés par la chasse afin que ne soient pas mis en péril les intérêts économiques bien compris de la production forestière, voire de très importants et fragiles équilibres naturels qui conditionnent également l’existence d’une faune sauvage de qualité, il est tout aussi légitime d'avancer que les conditions de la concrétisation de cette sélection naturelle des géniteurs males doivent être sérieusement prises en compte dans la gestion de l’espèce.
A propos des bois et du rut, nous venons de voir que l’apogée biologique et comportemental du cerf male, synonyme de dominance lors du rut, se situe généralement entre 9-10 et 13-14 ans. Par conséquent, une bonne gestion implique que suffisamment d’animaux de cette catégorie d’ages soient présents pour garantir la sélection naturelle des prétendants males à la reproduction.
Selon le modèle naturel qui repose sur une régulation par les grands prédateurs, les scientifiques s’accordent sur le fait que, pour que cette condition soit remplie, 20% de chaque classe d’accroissement (soit 30% des coiffés) doivent survivre à l’age de 9-10 ans.
Hélas, il n’en est rien :
1. La majesté du cerf tient beaucoup à ses bois, lesquels ont toujours exercé une fascination et déterminé un désir d’appropriation : le professeur Dale GUTHRIE, de l’Université d’Alaska, a avancé de manière très convaincante pour ses pairs, que les peintures rupestres de la préhistoire avaient été réalisées " par de jeunes hommes qui peignaient leurs rêves " … de grands trophées … sources d'armes, d'outils, de bijoux, symboles de grandes qualités de chasseur et donc d'un statut social de haut rang ! ! !
Force est de constater que ce symbolisme, cette fascination et cette convoitise se sont perpétués dans l’immense majorité des cas : il paraît évident que la pérennisation de cette attitude, de la préhistoire à nos jours, sur toute la planète, a pour corollaire qu’elle peut être considérée comme irréversible (même à très long terme). Il en résulte que le nombre voulu de géniteurs males à VRAIE maturité n’a aucune chance d’exister parce qu’ils sont " prélevés " bien avant d’y accéder. En témoignent, partout, et depuis des dizaines d’années, les expositions de trophées : le maximum de ramification des bois étant atteint vers 7-8 ans, le trophée devient malheureusement "attractif" très largement avant l'age de la dominance naturelle !!! Précisions et développement pages 29 à 32.
2. S’ajoute une "DOCTRINE" de gestion en matière de "Plan de chasse", basée sur un modèle NATUREL, qui s’entête à ignorer totalement la " prédation " cynégétique totalement opposée qui vient d’être évoquée : il en résulte et se vérifie que, globalement, dans le département des Vosges, sur 15 "campagnes" de chasse consécutives, avec la bénédiction de toutes les "autorités" concernées, et dans l'indifférence d'un public non averti, les chasseurs prélèvent annuellement 94 % des "coiffés" avant l'age de 9 ans, avec pour résultat évident que l'absence des dominants naturels est quasi totale !!!
Un seul remède, modifier une "doctrine" totalement inadaptée aux réalités (voir p. 29).
Magnifique reproducteur,18 cors, prélevé alors qu'il bramait...
LA RELATION FAUNE-FORÊT
A l'origine, le cerf est un animal de forêts ouvertes, de clairières, de pâturages, qui sont des gagnages non déprédateurs pour les arbres.
Son rythme d'activité NATUREL journalier comporte une bonne demi-douzaine de périodes de gagnage, coupées de périodes de rumination et de sieste, pour 13h en été et 16h en hiver, le reste du temps est consacré aux déplacements.
Normalement, la moitié de l'activité, et les 2/3 de son alimentation, ont lieu en plein jour, car il voit mal la nuit.
C'est un animal très farouche : son odorat lui permet d'éventer l'homme ou les chiens, qu'il exècre, à plus de 250m. Sa distance de fuite est généralement supérieure au km .
Notre environnement forestier va directement à l'encontre de tous ces besoins NATURELS fondamentaux : l'utilisation anarchique, abusive et irresponsable qui en est faite, on veut croire par ignorance, dans les activités de loisirs, doublée d'une sylviculture intensive, concourent à s'opposer à l'existence du cerf :
Professeur E. HEIL, 1970 (…) :
" L'intensification de la sylviculture, la transformation ou l'abandon des prés de vallée, modifient de fond en comble les données de l'Écologie. De plus, problème plus grave encore, et plus difficile à saisir, l'emprise totale du Tourisme sur la forêt … crée une situation toute nouvelle. Dans cette nature estropiée, refaite, modifiée, perturbée par l'Homme selon ses besoins et ses caprices, le maintien d'une population animale ne se fait pas tout seul.
L'animal a une manière de vivre, un comportement spécifique, héréditaire et immuable, avec une marge d'adaptation étroite; si le milieu le contrarie, il émigre s'il le peut, ou il dépérit sur place.
Les animaux restent immobilisés dans les remises de résineux, de l'aube au crépuscule, de 14 à 16 heures d'affilée en été : ils y trompent leur faim et leur ennui, ils y satisfont leur besoin de rumination en écorçant les troncs.
Affamés, ils cherchent à la tombée de la nuit les grands espaces dégagés ou leur vue peut leur suffire : c'est à dire les plantations sylvicoles et les champs de bordure …
La perturbation du rythme d'activité, la diminution de l'importance relative du gagnage diurne, constituent une cause à elle seule suffisante d'une aggravation des dégâts.
Ce ne sont ni les ressources de gagnage devenues insuffisantes, ni le nombre d'animaux devenu excessif, qui posent aujourd'hui avec une acuité parfois dramatique ce problème de dégâts : c'est l'impossibilité pour une population animale, parfois en régression, d'utiliser ses gagnages dans des conditions à peu près compatibles avec son comportement."
Office National de la Chasse : "L'activité physique ralentie pendant l'hiver conduit la diminution des besoins en énergie durant cette période". Il faut y voir une adaptation naturelle à un période de disette qui n'est évidemment réalisable que dans le cadre d'un minimum de quiétude : il s'en suit donc que ce sont les dérangements hivernaux qui sont les plus nocifs, et d'autant plus que l'enneigement est plus important et plus durable, avec pour effets surajoutés que la pratique irréfléchie du ski nordique, des promenades en raquettes ( à la recherche des traces d'animaux … !!! ) d'une recherche effrénée des mues de cerfs, ou de bons clichés, s'étendent davantage dans le temps et dans l'espace, au plus mauvais moment.
Un animal en fuite consomme 7 fois et demie plus d'énergie que lorsqu'il est au repos, et 5 fois plus, que lorsqu'il s'alimente ou se déplace normalement, ce qui augmente d'autant les besoins alimentaires nécessaires à sa survie (MEIER et autres).
L'impact des dérangements sur la capacité d'accueil de la forêt est donc CONSIDÉRABLE, mais, mis à part les mesures de restriction de la circulation automobile, nécessaires mais très loin d'être suffisantes, beaucoup trop de nuisances ÉVITABLES persistent sans fondement DÉFENDABLE, dans le lourd contexte de leurs conséquences sur la faune et la forêt.
"Pour réaliser un minimum de quiétude, il faut déterminer les dérangements les plus perturbateurs, rechercher les moyens de les supprimer s'ils sont inutiles, et de les atténuer s'ils sont inévitables" ( Prof. HEIL … 1970 !!! ).
BEAUCOUP pourrait être gagné sur la base de ce principe simple, SANS nuire aux intérêts économico-touristiques, à la seule condition que l'on en ait la VOLONTÉ .
Déjà fort significatif en 1970, ce problème n'a fait que croître de manière dramatique ,
(habitant de GÉRARDMER, j'ai PESÉ ce mot) . Son abord est CRUCIAL pour la faune et la forêt.
A l'évidence, l'AVENIR de notre grande faune sauvage, se situe dans un contexte qui dépasse très largement celui des préoccupations et intérêts spécifiques des forestiers et des chasseurs, et concerne TOUS LES CITOYENS.
Encore faudrait-il qu'ils soient BIEN INFORMÉS, dans l'INTÉGRALITÉ du contexte.
Le problème a deux volets :
- Un volet que je qualifierai de, d' "écologique" et de "philosophique":
La faune est un patrimoine collectif, de plus, comme écrit par l' "Association des Naturalistes Orléanais" "le cerf, animal magnifique mais très exigeant …", "est un témoin de la qualité de l'environnement humain dans son ensemble".
On peut encore ajouter un des grands principes de la philosophie de la civilisation "Amérindienne", qui énonce " La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre", et invite chacun à bien vouloir lui accorder la réflexion qu'il mérite.
- Un autre, purement économique que l'on ne peut ignorer, qui conduit à deux questions :
1. Quel est le poids, l'intérêt économique de la chasse, par rapport à celui du coût de l'existence de nos grands animaux, à des densités RAISONNABLES, MAIS CONFORMES AUX BESOINS DE L'ESPÈCE, et qui conditionnent sa pérennisation dans de bonnes conditions ?
2. Au travers de méthodes de sylviculture adaptées, dans les secteurs "clés" (lire les "noyaux"), et d'un minimum de respect de la tranquillité de l'environnement, quels efforts les citoyens de ce pays sont-ils prêts à consentir pour permettre à des populations de cerfs, représentatives de l'espèce, de se maintenir ?
Il n'est pas sain qu'un tel problème ne vienne pas au grand jour : sa complexité échappe aux moyens d'investigation et d'exploitation d'un particulier. Il appartiendrait aux instances compétentes, de constituer un dossier complet sur le sujet, et de trouver le courage de le mettre sur la place publique, afin que, en toute connaissance de cause, et en bonne démocratie, les citoyens puissent se prononcer sur leur choix.
On aura compris pourquoi je me suis référé à une " Relation faune-forêt " en place du fameux "Équilibre Agro-Sylvo-Cynégétique" qu'il faut bien considérer comme un concept totalement réducteur et totalement inadapté à notre époque. En effet :
- Le problème des dégâts aux cultures agricoles est pris en charge par les chasseurs, il peut donc être considéré comme peu significatif, en particulier en temps de surproduction.
- Comme bien démontré par des travaux de l'ONC et autres, "la relation
dégâts / densité n'est PAS linéaire", les dégâts forestiers ne sont pas uniquement dépendants de la densité, mais aussi très largement fonction des méthodes de sylviculture, des dérangements, ainsi que de la structure des populations.
Il est donc extrêmement fâcheux , que ces trois paramètres ne soient pas pris en compte comme ils le devraient, par ceux qui auraient pouvoirs de le faire.
Ne pourrait-on pas envisager de protéger les "remises", en particulier les secteurs d'hivernage et les places de brame d'une pénétration éhontée ? Toutes les activités lucratives en forêt, ne devraient-elles pas faire l'objet d'un permis limitatif dans le temps et dans l'espace, assorti d'une redevance?
Je veux parler des différentes activités de cueillette, de la recherche effrénée des mues de cerfs, d'une chasse photographique trop souvent maladroite et sauvage, toutes si nocives, ainsi que des activités dirigées ou non en forêt, telles que les sorties à pied, à ski, ou en raquettes, qui pénètrent sans raison défendable les secteurs critiques, et peuvent même être à la recherche des animaux, ou de leurs traces, ce qui revient au même.
Les cerfs, NE SONT PAS qu'une ressource cynégétique, ILS SONT AUSSI un patrimoine collectif digne du plus haut intérêt, y compris sur le plan touristique et gastronomique (voir nos importations). Leur protection pour les générations futures, à des densités raisonnables mais conformes aux besoins biologiques et éthologiques de l'espèce, mérite certainement mieux que le sort auquel tout porte à croire qu'ils sont destinés, lorsqu'on est bien averti de ce qui se passe dans nos forêts.
C'est pourquoi, au lieu d' équilibre "Agro-Sylvo-Cynégétique", il convient davantage de parler d'équilibre "HUMANO-Agro-Sylvo-FAUNIQUE", la définition duquel paraît bien se situer au-delà de l' Office National des Forêts, pour concerner son ministère de tutelle ainsi que les maires, et donc être du domaine d'un choix politique, d'un choix du cadre de vie de notre société.
Étranger aux arcanes de l'État et de l' administration, j'imagine que l'Office reçoit ses missions dans un certain ordre de priorité, ce sont donc les responsables des directives qui lui sont transmises qui me paraissent être en cause.
J'ai cependant lieu de penser que la hiérarchie départementale de l'Office jouit d'une assez large autonomie, sinon dans le choix, du moins dans la manière d'effectuer ses interventions en forêt.
Or, on est fréquemment frappé par leur BRUTALITÉ, dans l'espace et dans le temps, ce qui peut surprendre de la part d'une profession connue pour travailler à l'échelle du temps de croissance des arbres ...
Entre ses missions de, "Production, dans le respect des milieux naturels et des paysages" (?), "Protection physique ou paysagère", "Protection biologique" (?) et "Accueil du public", l'ONF donne tout lieu de croire que par facilité, il a clairement choisi de placer le milieu naturel et la grande faune en position de sacrifice, en particulier au profit d'un accueil illimité et irrationnel du public - qui ne s'impose absolument pas (*) -, y compris dans les zones touristiques, notamment en hiver :
je doute que, BIEN INFORMÉE, la majorité des citoyens de ce pays approuverait ce choix.
(*) Le meilleur exemple, et le plus lourd de conséquences, en est incontestablement l'utilisation d'itinéraires de ski de "randonnée", de "promenade", ou en raquettes, situés dans les point bas qui sont des secteurs d'hivernage pour la faune, alors que les points hauts, ou l'enneigement est beaucoup plus valable et durable, et dont la faune est absente, sont peu, sinon pas, utilisés…
RÉFLEXION SUR LA GESTION
DU RAPPORT DES SEXES.
Avertissement / Recommandation : Ce chapitre comporte deux graphiques couleur destinés à faciliter une bonne compréhension de la dynamique d'une population en fonction des disparitions et de l'age, sujet crucial totalement négligé par la "gestion" en vigueur : l'auteur en recommande très vivement l' impression .
Chez toutes les espèces de mammifères sauvages, grégaires et sociales, ou un male peut avoir accès à plusieurs femelles au moment de la reproduction, seuls transmettent leurs gènes les plus vigoureux de ceux qui ont atteint l'age de la dominance naturelle, au plan biologique et comportemental.
C'est vrai pour toutes les espèces précitées : éléphants de terre ou de mer, phoques, lions, gorilles, buffles, bisons, mouflons, chamois etc .…
Comme nous l'avons vu dans "La dominance" dans les "Bois" et le "Rut", cet apogée biologique et comportemental est fonction de l'âge. Chez le cerf male, cet âge d'accès NATUREL à la reproduction s'étale de 8- 9 à 13-14 ans, ou plus (en fonction du contexte), les âges les plus déterminants se situent donc, généralement et en moyenne, de 10 à 13 ans. Ce fait est connu depuis fort longtemps.
Tout naturellement, ceci a conduit à formuler qu'un minimum de cerfs coiffés devaient atteindre ces ages pour que le schéma compétitif de reproduction de l'espèce soit préservé.
Sur ce principe vint se greffer celui qu'il paraissait s'imposer de préserver les 20 % de males les " mieux venus ", les mieux "coiffés", de leur classe d'âge, savoir les cerfs qui porteraient, ou portaient déjà, des empaumures, jusqu'à l'age de 10 ans, afin d' "améliorer" la descendance. Comme nous l'avons vu, ce postulat, qui pouvait sembler logique, a été infirmé par les avancées des connaissances. En effet :
- Si les avancées scientifiques ont démontré que la diversité générale des bois était associée à une diversité génétique, elles ont aussi conduit à considérer que cette biodiversité devait être préservée pour maintenir un pouvoir d'adaptation optimum, face à un avenir inconnu.
- D'autre part, toutes les recherches scientifiques, et notamment anglaises, ont démontré que la masse (le poids) des bois portés par un coiffé résultait essentiellement de ses conditions d'existence, et non de son potentiel génétique.
En dehors des mesures minimales de protection de l'environnement forestier, qui devraient être prises tant dans l'intérêt bien compris de la faune que de la production sylvicole, le but à atteindre doit donc être indépendant d'une sélection par le trophée, et se limiter à avoir suffisamment de coiffés biens développés de corps, donc de bois, à l'apogée biologique et comportemental, articulés, en moyenne, autour des 10 à 13 ans.
Nous allons donc nous intéresser aux moyens d'y parvenir, à partir de données scientifiques incontournables, qui ont résisté à l'épreuve du temps, sur la base d'une population de 100 femelles et 100 males de printemps, supposée être à une bonne densité, DEVANT être maintenue.
100 femelles de printemps nous donnent, en moyenne, un accroissement effectif (toutes pertes déduites) de 60 faons, 30 de chaque sexe. Le maintien de la densité implique que le nombre correspondant d'animaux doit disparaître. Nous ne nous intéresserons qu'aux males.
Dans toutes les populations sauvages, les naturalistes précisent qu'environ 50 % de la classe d'accroissement a disparu avant la fin de la 2ième année. Cet objectif, NATUREL, PEUT et DOIT être tenu (voir plus loin).
Comme les "plans de chasse" comportent, en conséquence, 33% de faons = 10, pour coller au modèle naturel de manière constructive, autant que faire se peut, il faut donc prélever 17 % de daguets = 5, ce qui nous amène à 15 2ième têtes survivantes = 50 % de l'accroissement.
La recherche a montré que 40 % des coiffés ne se reproduisaient jamais, et que les dominants naturels, fécondaient utilement, en moyenne, 5 biches par an, ce qui implique que, pour 100 femelles de printemps, on peut raisonnablement avancer qu'il faut 20 dominants, à l'apogée biologique et comportemental, pour garantir la sélection naturelle des géniteurs males.
Cet objectif ne peut être atteint que si 6 coiffés (20% de la classe d'accroissement, taux conforme à l'estimation antérieure), survivent à la 9ième tête (résultat plus facile à atteindre qu'à la 10ième, à laquelle on se réfère depuis longtemps, et qui ne vient en rien s'opposer à l'objectif final), ce qui, sur la base de prélèvements harmonieusement répartis (en moyenne et dans le temps) sur les 9 ans et plus, nous donne 21 coiffés de 9 à 14 ans.
CES ÉTAPES sont FONDAMENTALES et INCONTOURNABLES pour une gestion rationnelle.
PROJECTION AVEC UN RAPPORT DES SEXES DE 1 / 1 ( selon la Doctrine officielle en cours) :
L'accroissement effectif annuel est de 30 males. La densité et le rapport des sexes qui prévaut en moyenne à la naissance, 1 / 1, sont à maintenir.
10 faons males prélevés débouchent sur 20 daguets l'année suivante. Le prélèvement de 5 daguets, soit 17% des males et aussi 25% des coiffés (faons exclus) débouchent sur 15 2ième têtes survivantes l'année suivante, avant la chasse.
Partir de 15 à la 2ième tête, pour arriver à 6 à la 9ième, signifie que 9 doivent disparaître avant la 9ième tête, puis 6 au-delà, afin de compléter le prélèvement indispensable à maintenir la stabilité de l'effectif.
Mais les tirs DOIVENT aussi se répartir de la manière suivante :
pour mémoire, 5 daguets = 25%
- 4 2ième têtes, 3 3ième , 1 4ième , soit et en tout, 8 (2 à 4 ans) = 40%
- 1 5ième tête, AUCUN 6, 7 et 8ième tête, soit 1 (5 à 8 ans) = 5%
- 6 9ième têtes et plus 6 (9 ans et +) = 30%
Un MAXIMUM de 70% des tirs de coiffés peut donc être effectué avant la 9ième tête.
La "pyramide des ages" qui en résulte sur le diagramme, représente la structure de la population. Elle est, logiquement représentative du résultat sur lequel déboucherait la sélection NATURELLE d'un nombre suffisant de grands prédateurs carnivores, ainsi que de conditions météorologiques adverses, sur une population en bon équilibre avec son milieu : en effet cette sélection frappe essentiellement, les plus vulnérables, donc les plus jeunes, les plus vieux, les affaiblis, les malades ou blessés.
Par conséquent, elle ÉPARGNE les males d'ages moyens, de 5 à 8 ans, qui ne sont naturellement pas exposés à tous les aléas et risques énoncés précédemment à propos des males les plus "à risques", savoir les plus jeunes (dont les faons), les "dominants" amoindris, voire blessés, suite au rut, ainsi que les sénescents.
Le problème est que cette bénéfique sélection naturelle des grands prédateurs carnivores a été remplacée par celle du chasseur dont le comportement à l'égard de l'espèce proie n'a plus rien à voir avec une prédation naturelle :
- une balle rattrape n'importe quel animal, quelque soit son age et sa condition physique,
- et préférentiellement tout coiffé qui commence à porter un trophée : la "trophée-ite" évoquée page 24.
- Peuvent encore s'ajouter des attributions de "Plan de Chasse" autorisant plus de prélèvements que souhaitables … pour la faune … le braconnage… les autres pertes.
Par conséquent, ce contexte S'OPPOSE TOTALEMENT à la bonne structure de population du modèle naturel, garante d'une sélection optimum des géniteurs males qui a fait la preuve de son efficacité au fil du temps.
EN EFFET :
Comme démontré depuis toujours par les expositions annuelles de trophées, le concept de "CLASSE D'ÉPARGNE" du modèle naturel (5 à 8 ans) n'est qu'une vue de l'esprit TOTALEMENT IRRÉALISTE, qui ne s'est jamais concrétisée et ne se concrétisera jamais dans la prédation du chasseur, en conséquence d'une " trophée-ite" dévastatrice et irréversible.
Tout comme d'autres, La Fédération Départementale des Chasseurs des Vosges organise chaque année une exposition des trophées de cerf tirés l'année précédente, chacun étant accompagné de sa mâchoire inférieure pour estimation de l'age en fonction de l'usure des dents.
C'est ainsi que 2622 trophées de cerfs ont été répertoriés de 1986 à 2000.
Sur cette période de 15 ans et en moyenne, sur les quatre principales zones "à cerfs" du département, on constate que les tirs se sont répartis de la manière suivante :
Daguets 20,3%, 2 à 4 ans 49,5 %, 5 à 8 ans 24,2%, 9 ans et plus 5,9%, pourcentages à comparer avec les % souhaitables qui apparaissent au bas de la page précédente.
20,3 + 49,5 + 24,2 = 94%
94% des coiffés sont tirés AVANT la 9ième tête, soit 24% de trop !!!
(Il faut encore préciser ici que la ventilation globale des trois premières années et celle des trois dernières, sont très voisines et ne se traduisent que par une amélioration de 1,6% des tirs de 9 ans et plus (7,2 contre 5,6%), sans réelle signification.
De même, "massif" par "massif", sur les quatre zones majeures, toujours sur 15 ans, les résultats 9 ans et plus vont de 3,2 à 8,5%, au lieu des 30% souhaitables.)
Le problème est donc bien général, dans le temps ET dans l'espace. Il ne peut résulter que d'une inadéquation intrinsèque fondamentale entre le problème d'un contrôle quantitatif rationnel des populations et la manière dont il s'effectue.
L'enchaînement qui conduit à ce fiasco est le suivant :
- Du fait de leur très modeste trophée les daguets sont légèrement épargnés (en moyenne 4,7% en dessous du seuil à ne pas franchir).
- La "trophée-ite" commence à sévir sur les 2 à 4 ans (excès de 9,5%) et donne toute sa
mesure sur les 5 à 8 ans, aux trophées beaucoup plus avantageux (excès de 19,2%).
- Cet excès peu ou prou général et continuel de 94% de prélèvements sur les coiffés de moins de 9 ans, entraîne inévitablement un déficit quantitatif correspondant des 9ième tête et plus, en conséquence duquel les 21 9ième tête et plus sont essentiellement VIRTUELS, ils n'existent que sur le papier. Par la force des choses, les 30% de prélèvements qui devraient s'exercer sur cette catégorie d'ages sont limités à 6% … et les 24% de différence se reportent sur les coiffés de moins de 9 ans …
Sur fond d'une pression cynégétique dont les excès sont très clairement "trophées dépendants", la boucle est bouclée, c'est le cercle vicieux parfait !!!
Seuls de très rares miraculés, atteignent et dépassent 9 ans, essentiellement grâce à leur expérience et à leur chance, ainsi qu'à l'éthique cynégétique élevée d'une toute petite minorité, qui n'en "récolte" que très rarement les fruits, du fait de la très vaste distribution spatiale naturelle des coiffés en dehors du rut, lequel se termine 3 ou 4 mois avant la fin de la saison de chasse.
On voit bien là, l'IMPOSSIBILITÉ ABSOLUE, d'obtenir l'accès d'un nombre suffisant de coiffés aux âges NATURELS de la reproduction, dans le contexte d'un rapport des sexes de 1 / 1, des exigences de réalisations d'un plan de chasse simplement STABILISATEUR de la densité (que dire s'il est réducteur ou surfait), et enfin des réalités d'une prédation cynégétique marquée d'une "trophée-ite" indéfectiblement inscrite dans le comportement quasi général des chasseurs !!!
On comprend donc aisément pourquoi, reposant sur tant d'utopie, TOUS les efforts d'imagination des différents "Plans de Chasse Qualitatifs", de toute façon biologiquement erronés (sélection selon les caractéristiques du trophée, empaumure présente ou non), mis successivement en œuvre dans le passé, n'ont jamais pu aboutir à une bonne structure de population male !!!
Jusqu'à preuve du contraire, l'UNIQUE SOLUTION, RÉALISTE, ADAPTÉE, consiste à envoyer aux oubliettes le rapport des sexes de 1 / 1 et d'ATTEINDRE 1,4 / 1, mesure certes artificielle, mais SEULE à pouvoir éradiquer les conséquences d'une forte "prédation" humaine tout à fait anti-naturelle, gouvernée par une irréversible "trophée-ite".
En effet, CE RAPPORT DES SEXES ÉTANT ATTEINT, DANS LE TEMPS, ET EN MOYENNE, comme on peut le constater sur le graphique, il se traduirait par :
- 8 survivants ( 27% de l'accroissement ) à la 9ième tête : il y aurait donc 36 coiffés de 9 ans et plus qui garantiraient très largement la compétition pour l'accès aux femelles.
- Ces 36 coiffés feraient baisser le taux des prélèvements nécessaires (8) sur cette
catégorie d'âges à un niveau moindre que précédemment (22% au lieu de 29, soit 25% de moins), d'autant plus réalisable que leur existence serait bien RÉELLE et de 71% supérieur à l'effectif théorique tout à fait ILLUSOIRE du 1 / 1 (nous venons de voir pourquoi).
- L'inévitable quasi-total report des tirs sur les 2 à 8 ans du rapport des sexes 1 / 1
disparaîtrait, il s'offrirait donc, DANS LE TEMPS, d'excellentes possibilités de
prélèvements harmonieusement équilibrées, RÉALISTES, de la 2ièmetête au sommet de la "pyramide, plus besoin de l'impossible "CLASSE D'ÉPARGNE"…
- On observera également que tout excès significatif d'une année, vers le bas, ou le haut de la "pyramide", se répercuterait ipso facto favorablement dans la direction opposée l'année suivante, en augmentant l'effectif correspondant et donc les probabilités de tirs de " compensation ", mécanisme de correction stabilisatrice intrinsèque, qui ne pourrait qu' être hautement efficace dans le temps.
- De ce fait, de quelque manière, VRAISEMBLABLE, que s'effectueraient les prélèvements, ils permettraient toujours au nombre suffisant de coiffés, d'être présent aux âges normaux de dominance pour l'espèce, et, autoriseraient, peu ou prou, le maintien de 36 d'entre eux de la 9ième tête au-delà. (S'essayer concrètement à démontrer l'inverse, à partir d'un diagramme adapté).
Etant bien évident que le nombre de 2 à 8 ans (84) serait toujours supérieur à celui des 9 ans et plus, dans le contexte psychologique bien ancré de la situation qui prévaut depuis toujours, il peut paraître logique à certains de craindre que persisterait un risque de prélèvement trop importants sur la catégorie la plus nombreuse et la moins expérimentée.
C'est pourquoi il faut bien voir ici que l'effectif 2 à 8 ans du 1,4 / 1 (84) serait de 25 coiffés, soit de 42 % supérieur à celui du 1 / 1 (59), que l'effectif RÉEL des 9 ans et plus du 1,4 / 1 (36), comporterait 15 animaux de plus que les 21 nécessaires (soit la totalité d'un plan de chasse annuel, coiffés de 2 ans et plus) et qu'il offrirait nécessairement considérablement plus de possibilités de tir que l'effectif théorique (21) tout à fait ILLUSOIRE du 1 / 1 …
D'autre part, si on se base sur le fait qu'au cours des 15 dernières années, et à chaque extrémité de cette période, il s'est prélevé une moyenne de 6% de 9 ans et plus, et si on estime que la grande expérience de ces derniers en place 3 sur 4 (*) totalement à l'abri des chasseurs, on arrive à la conclusion que sur 100 males de printemps, il y en a nécessairement eu en moyenne, et chaque année, au minimum 24 de 9 ans et plus … (???) soit 4 de plus que l'effectif nécessaire à la sélection naturelle du rut … (???).
En projetant cette proportion de 3 sur 4 sur l'effectif de 36 des 9 ans et plus du 1,4 / 1, on obtient que 9 coiffés pourraient être tirés chaque année, or il n'est besoin que d'en tirer 8.
FAIT CAPITAL, il n'y aurait donc AUCUN report significatif et durable de tirs sur les moins de 9 ans; tout écart éventuel serait rapidement contrebalancé par le "jeu" de la "compensation" intrinsèque citée plus haut .
En conséquence, ceci laisserait seulement 15 - 8 = 7 tirs à réaliser sur les 2 à 8 ans, et un effectif de 84 (de 42% supérieur à celui du 1 / 1), soit un modeste prélèvement de 8,3% .
De plus, on peut encore raisonnablement ajouter ici que, vu le cheptel du 1,4 / 1, la
"trophée-ite" aurait précisément pour effet de protéger les plus jeunes coiffés et non l'inverse.
Dans ces conditions on voit bien que le risque évoqué plus haut est INEXISTANT.
DANS LE TEMPS, avec le 1,4 / 1, la perpétuation de la bonne structure de la population male serait donc assurée.
Qui plus est, les possibilités de tirs de vrais grands trophées seraient maximales (8), elles seraient aussi bien MÉRITÉES.
Enfin les 15 males "surnuméraires" de 9 ans et plus, acquis par les efforts antérieurs pourraient éventuellement couvrir la TOTALITÉ d'un prélèvement annuel nécessaire à maintenir la densité (éventualité extrêmement théorique et improbable) SANS même compromettre la survie du nombre critique de dominants nécessaires d'une année sur l'autre.
Peu importe ce que les dominants naturels du rut, porteraient sur la tête, ils pourraient déterminer, naturellement, entre eux, ceux qui pourraient se reproduire. La chasse, avec son inévitable "trophée-ite", ne viendrait en rien contrarier le schéma naturel de la reproduction, et pas davantage l'indispensable biodiversité génétique.
(*) La proportion de 3 / 4 n'a pas été choisie au hasard : si on passe à 4 sur 5 il faudrait 30 males de 9 ans et plus pour permettre le tir des 6% vérifiés dans les expositions de trophées, 9 sur 10 … 60 … chiffres évidemment tout à fait incompatibles avec la moyenne de 94% des tirs réalisés avant 9 ans !
En sens inverse, c'est à dire si "l'expérience" de l'age est moins protectrice que généralement avancée par les chasseurs, et n'épargne que 3 animaux sur 5, seulement 15 sont nécessaire pour en prélever 6 et si un sur deux seulement est protégé, seulement 12 : vu les écarts entre les quotas de tirs souhaitables et ceux qui sont constatés, il semblerait bien que l'un de ces cas de figure soit plus proche de la réalité…
Quoiqu'il en soit, dans le contexte de la pression cynégétique moyenne (chasse individuelle ET battues avec chiens), le "3 sur 4" paraît donc bien être un choix, sinon généreux, du moins fort raisonnable, en faveur des vertus de l' expérience !!!
Enfin, compte tenu de l'existence d'un plan de tir annuel entier de coiffés de 2ième tête et plus (15), en supplément de l'effectif 9 ans et plus nécessaire (21), ainsi que du mécanisme de "compensation intrinsèque", les effets pervers de la "trophée-ite" seraient totalement annihilés et elle ne pourrait en aucun cas compromettre la pérennisation de la bonne structure de population male.
Jusqu'à preuve du contraire, la seule manière de gérer le cerf, en respectant son éthologie, dans le contexte que l'Homme lui IMPOSE, passe obligatoirement, et en premier, par se débarrasser du dogme d'un rapport des sexes de 1 / 1 pour passer à 1,4 / 1.
D'autres l'ont d'ailleurs compris AVANT moi, m'ont ouvert l'esprit, et conduit à les suivre
En HONGRIE, on adapte la gestion du rapport des sexes aux capacités d'accueil des territoires :
1 / 1 là où elle est la plus élevée, pour favoriser un heureux compromis quantitatif / qualitatif, et 1,2 / 1 en situation intermédiaire … 1,5 / 1 en forêt … en faveur des males, bien sûr !!! ( SZEDERJEI A., CIC, GRAZ, 1986), ce qui favorise la sélection naturelle des géniteurs males à faible densité globale, tout en protégeant la production forestière (voir plus loin l'impact du rapport des sexes d'une population sur l'utilisation de son habitat) et en autorisant la récolte de trophées de qualité, sans pénaliser la faune.
Comme quoi, de lucides et intelligentes préoccupations économiques, peuvent s'avérer très constructives, leçon qui mériterait beaucoup de retenir l'attention.
N.B. : Avec 1,25 / 1, même situation que 1,4 / 1 jusqu'à la 8ième tête comprise, plus besoin de "classe d'épargne", par contre, même problème qu'avec le 1 / 1 théorique à partir, et au-delà, de la 9ième tête : 6 tirs à réaliser sur un effectif de 21 = 29% et risque significatif de report vers le bas : avec 3 coiffés de 9 ans et plus protégés sur 4 par l'expérience, il en manque
Déjà … 1 !!! L'effectif est donc bien trop juste !!!
AVANTAGES D'UN RAPPORT DES SEXES EN FAVEUR DES MALES :
Pour la faune :
1. Excellentes possibilité d'accès à la vraie maturité, excellente structure de population, bien-être social optimum.
2. La présence de coiffés dominants "naturels", à maturité biologique ET comportementale, a pour résultat la meilleure sélection intra-spécifique pour l'accès aux femelles pendant le rut, à coup sûr plus valable que celle de l'Homme.
3. Suffisamment nombreux, ces dominants dissuadent complètement les coiffés de moins de 7 ans de tenter d'accéder aux femelles : ils ne combattent pas, économisent de l'énergie (moindre coût pour la forêt), ne risquent pas d'être blessés, passeront l'hiver suivant dans de bien meilleures conditions et, par conséquent, seront plus forts et développeront un meilleur "panache" l'année suivante.
4. Les jeunes coiffés étant connus pour pouvoir "frapper à la mauvaise porte" des femelles, avec des conséquences désastreuses, ainsi que pour être fréquemment violents avec elles, celles-ci bénéficient également de la présence de VRAIS dominants.
5. Comme chez les femelles, les animaux à l'apogée biologique et
comportemental sont de précieux guides pour les plus jeunes en matière de connaissance du territoire et d'apprentissage de la vie en société.
Pour la forêt :
6. Comme bien démontré par les résultats des comptages de printemps locaux (entre autres), hors la période du rut, les coiffés de 2 ans et plus, vivent en dehors des "noyaux" de population, sur une vaste "périphérie", en petits groupes d'individus d'âges voisins. Il en résulte que leur impact sur la forêt est beaucoup plus dilué, et donc beaucoup plus faible, que celui des concentrations de biches avec leurs dépendants, au sein des "pouponnières".
On peut donc en conclure qu'un rapport des sexes en faveur des males aurait pour
conséquences que la forêt pourrait, sans inconvénient, tolérer une population plus
importante d'animaux que dans le cas inverse, ou même que dans le cas d'un rapport des sexes équilibré : meilleure capacité d'accueil, en conséquence d'un plus vaste étalement de la population, contrôle plus facile de la densité par plus faible nombre de biches.
Pour les chasseurs :
7. Davantage de coiffés, meilleures possibilités d'avoir l'émotion et le plaisir de les "voir", meilleures possibilités de se familiariser avec eux afin de mieux les connaître, meilleures possibilités de pouvoir mieux les "évaluer" ainsi que de contrôler une pulsion aveugle et irresponsable à leur "capture" prématurée.
8. Présence de nombreux coiffés à l'apogée biologique et comportemental, meilleures possibilités de "récolter" des grands trophées mérités, ne pénalisant pas la faune, tout comme le bon jardinier mérite une bonne récolte.
9. Par voie de conséquences éliminer toute possibilité de critique et MÉRITER le titre de "Gestionnaire de la Faune Sauvage".
LES INCONNUES
Je ne peux en voir que deux :
1. Avec un rapport des sexes de 1,4 / 1, la compétition pour l'accès aux femelles sera rude : Les données disponibles ( 23% de blessés dont 1/4 gravement ou mortellement ) pour 36 dominants ou 45 si, par sécurité, on inclut les 8ième têtes, nous placent dans une fourchette de 8 - 10 blessés dont 2 ou 3 pertes potentielles, ce qui est PEU, et en tout cas "NATUREL". D'autre part les blessés ne sont pas à l'abri d'être prélevés, bien au contraire (proies plus vulnérables à l'approche et bien davantage encore en battues avec des chiens).
2. La recherche émet l'hypothèse qu'avec un rapport des sexes fortement en faveur des males, certains coiffés pourraient être tentés d'émigrer : SI la même politique est appliquée partout, cela ne fera que conduire à des échanges entre populations, ce qui va encore dans le bon sens de favoriser la diversité génétique.
AU TOTAL
Dans le contexte de tous les immenses avantages présentés par la proposition avancée, les risques éventuels liés aux deux inconnues ci-dessus, ne sont objectivement pas de nature à s'opposer à la démarche :
l'importance de l'effectif coiffés qui s'y attache, offre une TRÉS importante marge de sécurité (16 coiffés de plus que les 20 nécessaires, soit un plan de tir annuel ENTIER de 2ième tête et plus), fait auquel s'ajoute le fait qu'à bonne densité l'accroissement annuel vrai sera vraisemblablement, en moyenne, supérieur à 60%, avec un rapport des sexes à la naissance en faveur des males (voir p.18), ce qui "compensera" les éventuelles pertes naturelles "sèches".
Il s'impose donc à l'esprit qu'il serait ABERRANT de ne pas rechercher ce rapport des sexes de 1,4 / 1.
LES MOYENS D'Y PARVENIR
1. UNE BAISSE RÉELLE de 20 % des réalisations par rapport à l'accroissement réel mâle, obtenue par des ATTRIBUTIONS APPROPRIÉES.
La mise en œuvre de cette mesure entraînerait, annuellement, une économie de 4% de males, soit une amélioration de 0,04 du rapport des sexes, et autant de possibilités de vieillissement : Partant de 1 / 1, 10 ans sont donc ici requis pour atteindre l'objectif, de manière quasi "indolore" pour les chasseurs. Dix ans, cela peut paraître long mais ce n'est RIEN par rapport à l'importance de l'enjeu.
2. Une baisse de la densité des femelles de printemps, dans les "noyaux" OÙ la densité (femelles / males dépendants) est trop forte, (thème à suivre) : si moins de biches, moins de naissances et donc moins de males à naître. Une baisse de 10 % du nombre des femelles de printemps apporte donc "seulement" un gain de 0,07 du rapport des sexes, ce qui est tout de même presque 2 fois plus important que ci-dessus.
L'addition éventuelle des deux mesures conduit à une amélioration annuelle de 0,11 du rapport des sexes. Si on démarre d'un rapport des sexes égal à l'unité, en fonction du nombre de femelles, éventuellement en surnombre par rapport à la densité critique à
maintenir dans les noyaux (voir plus loin), l'objectif peut donc être atteint après une
période comprise entre 4 et 10 ans : ce PETIT EFFORT PEUT et DOIT être fait au nom d'une GESTION RATIONNELLE digne de ce nom.
L'objectif de 140 males pour 100 femelles (de printemps) étant atteint, le MAINTIEN de réalisations de plan de chasse correspondant à un accroissement estimé à 60%, DANS LE TEMPS ET EN MOYENNE, PRÉSERVERA l'ACQUIS de ces 40 males "surnuméraires" par rapport à la doctrine irréaliste en vigueur, lesquels assureront OBLIGATOIREMENT la pérennisation de la structure de population la plus favorable à l'espèce ( quelle que soit l'importance réelle d'une naturelle et sévère compétition entre males ).
N.B. : Ici et là, on se réfère et écrit beaucoup, à propos de la publication de V.P.W. LOWE, intitulée," POPULATION DYNAMICS OF THE RED DEER (CERVUS ELAPHUS) ON RHUM", publiée en 1969, dans " J. Anim. Ecol.", et tout particulièrement à la "pyramide des ages" reconstituée à postériori, de sa population cerf, en 1957.
J'ai lu ce texte de texte de 32 pages, très dense, très documenté, avec tout l'intérêt qu'il mérite. Il n'est évidemment pas possible d'en faire le tour ici, mais je ne parviens pas à m'expliquer pour quel(s) motif(s), cette structure de population qualifiée de "naturelle" peut être utilisée comme un modèle, qu'il serait justifié de transposer "chez nous". En effet :
- Absolument rien de commun entre le biotope de l'île de Rhum (10684 ha dénudés dans l'océan atlantique, à l'ouest des Highlands du Nord) et ceux de nos territoires à cerfs.
- Faible prédation naturelle par des seuls aigles qui prélèvent environ 13,4% de faons,
- Faible régulation par la chasse, environ 6% du cheptel de printemps jusqu'en 1957, augmentant progressivement pour se maintenir à 17% à compter de 1961 (en situation d'équilibre, avec un bon rapport des sexes nous sommes à 30%), pour tenter de maintenir une stabilité du cheptel vers 15 au 100ha.
- Ce faible taux de prélèvement s'explique du fait d'un faible accroissement (en moyenne 45% par an, contre 60% chez nous), doublé d'assez fortes pertes hivernales (environ 6,5% en 1957) dont 8 / 10 directement ou indirectement pour cause de malnutrition …
Comment expliquer que l'on puisse oser recommander la structure de population qui en résulte dans nos forêts, CONDAMNÉES à de beaucoup plus FAIBLES densités dans des biotopes beaucoup plus "accueillants" ??? (voir plus loin).
A noter cependant que, contrairement à l'impression qu'on peut retirer de la vue
"en miniature" (abondamment diffusée) de cette "pyramide", amputée de son contexte chiffré, en 1957, il y avait quand même 9,2 % de la classe d'accroissement à la 10ième tête, et 5,6 % de la population âgés de 10 à 17 ans … un rapport des sexes de 9,6 Coiffés pour 10 Biches, … tous scores que pourraient envier beaucoup, sinon toutes nos populations !!!
Comme quoi, de TOUS bords, il faut sérieusement, maltraiter l'espèce, pour qu'elle ne se porte pas bien…Ce qui me conforte dans ma démarche.
INCIDENCE SUR LE PLAN DE CHASSE DIT "QUALITATIF"
Nous avons vu que le "Plan de chasse qualitatif" a deux objectifs : protéger les males les "mieux" coiffés (entendre ceux qui portent ou porteront empaumures) jusqu à 10 ans afin d'en obtenir un nombre suffisant pour garantir la compétition naturelle du rut.
Nous avons vu également, que cette sélection par le trophée :
- Était une erreur biologique, sur le plan de la sauvegarde de la précieuse biodiversité génétique, et ne pouvait, en aucun cas, déboucher sur une amélioration du cheptel, laquelle est essentiellement dépendante de très nombreux autres facteurs.
- Ne pouvait, en aucun cas, permettre d'atteindre une bonne structure de population dans le contexte d'un contrôle de la densité, d'un rapport des sexes de 1 / 1, et enfin d'une "trophée-ite" dévastatrice.
Par contre, démonstration a été faite qu'un rapport des sexes de 1,4 / 1, permettrait d'atteindre la bonne structure de population male, de même, comme nous allons le voir, de maintenir la diversité génétique, telle qu'elle peut s'exprimer dans les bois, par la présence ou l'absence d'empaumure(s).
Envoyer le rapport des sexes de 1 / 1 aux " oubliettes " permet d'agir de même avec le concept, ancien est malheureusement toujours ACTUEL, du "Plan de Chasse Qualitatif", devenu totalement OBSOLETE .
Ceci ne signifie cependant pas qu'il faille ignorer TOUTES préoccupations qualitatives, mais seulement, et par bonheur, le plus gros et le plus compliqué de celles qui ont fait, EN VAIN, références jusqu'à présent ( nous avons vu pourquoi …).
Sur la Réserve de "LA PETITE PIERRE", en 1978, un inventaire de l' Office National de la Chasse a mis en évidence que 50% des coiffés de 5 ans et plus portaient empaumure(s), chiffre qui a augmenté par la suite pour atteindre et, semble-t-il, plafonner à 58% (1985), en résultat d'un plan de chasse qualitatif mis en œuvre en 1977, autour de la Réserve, et surtout, vraisemblablement, d'une interdiction de leur tir de 1979 à 1981.
Il paraît donc raisonnable d'avancer que la fréquence naturelle des empaumé(s) de 5 ans et plus, est de 50% (ce qu'à ma connaissance, nul ne discute).
Sauf recherche systématique du seul tir des empaumés, avec, pour corollaire, le refus systématique de tout tir de coiffé non "empaumé", statistiquement, la suppression du modèle actuel de Plan de chasse qualitatif, (là ou il existe), ne devrait donc, en aucun cas, risquer de déboucher sur une "sélection à l'envers" (aux dépens des coiffés à empaumure(s)), qui appauvrirait la biodiversité génétique.
En effet, la "trophée-ite" étant ce qu'elle est, je vois TRÉS mal un nombre significatif de chasseurs refuser le tir de "grands" 10 ou 8 cors (à fourches sommitales), d'ages moyens, ou plus, dans l'attente d'un "empaumé"... : Le morcellement et le coût des droits de chasse sur les territoires "à cerfs" sont tels qu'il existe généralement beaucoup moins de possibilités de tir de "coiffés" que de participants aux frais de locations …
De plus, chaque groupe de chasse devrait être capable de s'auto discipliner, et d'organiser ses tirs, de manière à ce que ne soient pas prélevés plus de 50% du plan de chasse en "empaumés", uni ou bilatéraux, peu importe, SANS notion d'age, celle-ci étant rendue totalement inutile avec un rapport des sexes 1,4 / 1.
Le monde des chasseurs n'est malheureusement, pas plus que tout autre, exempt d'une fraction de profiteurs irresponsables, sédentaires ou itinérants. Si des abus devaient effectivement se manifester, il serait, éventuellement, facile de s'en protéger, en instituant deux bracelets de marquage, dévolus par moitié aux coiffés avec, ou sans empaumure(s), quelque en soit l'age, l'existence de l'empaumure étant définie avec bienveillance, par un comité de sages, dans le contexte des réalités de terrain, et NON dans celui de celles d'une exposition de trophées.
Tout dépassement constituerait une infraction au plan de chasse, et pourrait s'assortir d'une " mesure de rattrapage" l'année suivante, afin de rééquilibrer les prélèvements.
En cas d'abus caractérisé, ou répétés, une sanction quantitative pourrait intervenir sur le plan de chasse suivant, sous forme d'un TRANSFERT de bracelet(s) de rééquilibrage, du territoire en cause, vers un ou des territoires voisins respectueux d'une bonne gestion .
En effet, l'objectif étant de BIEN GÉRER, GLOBALEMENT, une POPULATION, peu importe où les prélèvements sont réalisés sur son aire de dispersion : concernant les coiffés, l'essentiel est de respecter un quantitatif / qualitatif élémentaire, c'ad conforme à la sauvegarde de la biodiversité génétique, en respectant le quota de tirs voulu entre empaumés et ceux qui ne le sont pas.
Ces mesures n'éviteraient cependant pas nécessairement les possibles abus de fin de bail, ou d'interruptions volontaires, non pénalisées, de celui-ci, du type "Je me gargarise, et je m'en vais".
Ces constations conduisent à poser le problème de la grave responsabilité des bailleurs de droits de chasse par rapport à la protection du patrimoine faunique de la COLLECTIVITÉ :
Les adjudications de droits de chasse ne devraient pas être uniquement question d'argent, mais aussi, de capacités antérieures, démontrées, à bien gérer … évidemment d'autant plus cruciales que l'on "régule" des populations de plus faible effectif…Par ailleurs, les locataires qui se défilent après avoir sévi, devraient être sévèrement sanctionnés.
PAR AILLEURS, nous savons que tout retard de développement des deux premières années est irrémédiable, et que 50 % des prélèvements annuels doivent tendre à s'exercer sur ces deux classes d'âge pour respecter un modèle naturel qui ici peut l'être.
A l'évidence, c'est à ce niveau que doit s'exercer une sélection biologiquement fondée : les faons, bichettes, daguets les plus faibles, définitivement déficients, sont une charge pour la forêt, et ne présentent aucun intérêt pour la population dont ils font partie et ne font que pénaliser : se sont des bouches inutiles.
- Il faut donc privilégier le prélèvement des faons les plus faibles, en se méfiant d'un écueil : la taille moyenne des faons femelles est inférieure à celle des males, le tir des plus petits peut donc risquer de déboucher sur un déséquilibre dans les prélèvements males / femelles, aux dépens de ces dernières. Il faut donc suivre les prélèvements de près, et réagir à tout déséquilibre significatif qui pourrait se présenter.
- Il faut également privilégier le prélèvement des plus faibles bichettes et daguets, en se méfiant d'un possible écueil pour les males : de mauvaises conditions climatiques saisonnières, isolées ou associées, peuvent considérablement influer sur la qualité moyenne, d'une année sur l'autre. Il ne saurait donc y avoir aucune règle valable d'année en année concernant la longueur des dagues.
Il y a des années à bons, et d'autres, à mauvais daguets, et, dans ce dernier cas, il y a encore deux cas de figure :
- pivots normaux ET faibles dagues, aux pointes inachevées, "pourries" et noires,
- ou faibles pivots ET faibles dagues aux extrémités achevées, pointues, claires et polies.
- Si les pivots sont normaux le problème peut n'être que passager, si les pivots sont faibles, il est définitif.
On peut donc en conclure que : tout daguet aux dagues achevées, pointues, claires et polies, plus courtes que les oreilles, est un déficient définitif, alors que des dagues plus courtes que les oreilles mais aux pointes inachevées, "pourries" et noires, peuvent n'être qu'un accident de parcours, réversible en totalité, ou en partie.
Avec 100% d'efficacité sur les tirs de daguets (objectif TRÉS facile à respecter), et seulement 50% sur les tirs de faons, c'est 33% de l'accroissement qui sont concernés, chiffre plus que très largement suffisant à faire disparaître tous les déficients définitifs d'une population en bon équilibre avec son habitat :
en effet, à la bonne densité, tout le potentiel génétique pourra s'exprimer, et la qualité moyenne du cheptel sera optimale. Seuls quelques individus auront rencontré des problèmes INDIVIDUELS particuliers, pour un motif ou pour un autre, et on voit mal comment leur nombre pourrait atteindre les 33% ci-dessus.
N.B. : Comme je me suis référé à 50% d'empaumés à la 5ième tête, il pourrait paraître
logique de craindre, que les prélèvements effectués avant cette classe d'age, viennent, en aveugle, amputer ce pourcentage. A mon sens, il n'en est rien :
- Comme 50% d'empaumés existent, potentiellement, au sein de l'accroissement, sur 30 faons males cela nous en donne 15. Il n'y a, statistiquement, aucun motif de craindre que les prélèvements faons puissent frapper plus fort les uns, que les autres.
- Le même raisonnement tient encore davantage pour les prélèvements daguets.
- Par rapport aux 8 survivants nécessaires à la 9ième tête soit 4 empaumés + 4 non empaumés, nous avons donc une grosse marge de sécurité = 11 animaux, 4 de moins que la TOTALITE des réalisations nécessaires à maintenir la densité.
- Enfin, à partir du moment ou le rapport des sexes sera à 1,4 / 1, avec le vieillissement qui sera intervenu, il serait extrêmement surprenant que les tirs ne se portent pas préférentiellement sur les 5 ans et plus … tout le monde devine pourquoi ...
- Enfin, la manifestation de l'empaumure peut intervenir bien avant la 5ième tête de manière plus ou moins marquée, en fonction de la qualité de l'habitat.
Le problème ne se pose donc pas.
RÉFLEXION SUR LES DENSITÉS A
RECHERCHER
En fonction de la complexité et de l'inter action de tous les paramètres concernés, tenter d'estimer objectivement la "capacité d'accueil" d'un territoire donné est extrêmement problématique : par exemple, des études américaines concluent que les seules variations météorologiques d'une année sur l'autre, avec TOUS leurs retentissements directs et indirects associés, et leur cycle apparent, impliquent que seule une estimation sur 30 années consécutives est valable …
"Organisation de la population" nous a appris qu'une population de cerfs vivait sur une très vaste superficie, comportant un "noyau", plus ou moins central, sur lequel sont établies les biches et leurs dépendants, autour duquel, en dehors de la période du rut, sur une très vaste superficie, en "périphérie", se répartissaient tous les coiffés ayant atteint l'age de l'indépendance, en groupes de sujets d'ages voisins, ou en solitaires pour les plus âgés.
Ces groupes de coiffés sont d'autant plus petits, que l'age moyen de la population est plus élevé, car les jeunes indépendants, sans doute pour se sécuriser, tendent à se regrouper, alors que les plus âgés recherchent le calme, donc la solitude .
Les contours du "noyau" et de sa "périphérie" ne sont évidemment pas réguliers mais dépendants du relief, des possibilités de nourriture, des abris, de la tranquillité…
La densité du noyau est en rapport avec une concentration spécifique, instinctive, caractéristique de cette espèce grégaire et sociale, de type matriarcal.
Le noyau est une "pouponnière" pour l'ensemble du territoire d'une population. SANS NOYAU, pas de population, représentative de l'espèce, VIABLE.
Dans ces conditions, il tombe sous le sens que ce "NOYAU" DOIT être considéré de manière tout à fait PARTICULIÈRE.
D'autre part, la génétique nous apprend que, pour qu'une population conserve son indispensable diversité génétique, si elle se reproduit en panmixie (entendre au hasard, ce qui n'est pas vraiment le cas pour le cerf), son effectif doit être AU MINIMUM de 500 animaux (FRANKLIN O. H. 1980, cité par LANG G. 1987), chiffre que je retiendrai pour poursuivre.
Sur la base, prédéfinie, d'un rapport des sexes de 1,4 / 1 en faveur des males, cet effectif minimum nous conduit à une population, "comptage de printemps", de 291 males et 209 femelles AVANT les naissances, et correspond à un accroissement de 125 faons (contre 150 pour le même nombre d'animaux avec un rapport des sexes de 1 / 1 = moins 17%).
Les résultats des très efficaces comptages de printemps, de nuit, sur le noyau du massif de Gérardmer / Le Valtin, de même que d'autres observations de terrain, concourent à démontrer que sur 100 animaux comptés, il y a environ 20% de males, aux ages de la dépendance : les faons males survivants de l'année écoulée, en passe de devenir daguets, et quelques 2ième , voire 3ième têtes, en devenir et en retard d'indépendance.
Par conséquent, sur un noyau, il nous faut ajouter ces males (25%) aux 209 femelles ci-dessus, ce qui nous conduit à un effectif noyau de 209 + 52 = 261, et les déduire de l'effectif males de périphérie qui devient 291 - 52 = 239.
A. BUBENIK, le célèbre naturaliste, DE COMBRUGGHE, le non moins connu " Chef de travaux, station de recherches des Eaux et Forêts de Belgique", s'accordent sur le fait que la
" DENSITÉ SPÉCIFIQUE DE L'ESPÈCE ", dans les noyaux, est de 6 à 8 / 100ha. : "Elle est nécessaire pour que puisse se réaliser l'organisation sociale répondant à son comportement" ainsi qu'un "effet de groupe positif, intra-spécifique", de même que par rapport aux dégâts, car, je cite toujours, "l'isolement entraîne un stress générateur de corticomanie", d'écorçages (entre autres).
Bien voir ici, que même à faible densité, il y aurait toujours des "dégâts"…
Par conséquent, avoir 261 animaux sur un noyau, conduit, pour une densité de 6/100ha à avoir un noyau, théorique, d'environ 4400 ha, et pour une densité de 8, de 3300ha.
Je suis enclin à penser que l'on peut accepter une densité comptage de printemps de 6 dans les noyaux de montagne, et de 8 dans les noyaux de basse altitude, avec des lisières accueillantes.
L'exemple qui suit se situe dans le contexte le plus défavorable d'un habitat de montagne, de seulement 15.000 ha (6 / 100 ha dans le "noyau"):
Les 239 coiffés indépendants vont, eux, se répartir, se diluer, spontanément, sur une périphérie d'autant plus vaste que le massif pourra la leur proposer, jusqu'à des dizaines de km, et, d'autant PLUS, et MIEUX, que l'age moyen de la population sera plus élevé : donc pour 10 600ha, on aura une densité coiffés moyenne de 2,3 en dehors du rut.
la densité moyenne sur l'ensemble du territoire, noyau compris,
sera 500 / 150 = 3,3 ,
chiffre qui n'a absolument rien de rédhibitoire, nous allons voir pourquoi.
Sur cette base, purement théorique, mais scientifiquement opposable, il est donc possible d'avoir autant de populations différentes, VIABLES, RÉELLEMENT REPRÉSENTATIVES DE L'ESPÉCE qu'il existe de fractions de 15000 ha, cohérentes, effectivement propices au cerf, sur l'ensemble d'un grand massif forestier de moyenne montagne.
Le territoire de chaque noyau et de chaque population, doit donc être préalablement estimé, chacune étant un cas particulier, en fonction du territoire utilement accessible.
Au début des années 80, l'ONF préconisa des "Objectifs de densité" qui allaient de 8 à 15 "Unités Grand Gibier" ("UGG") - aux 100 ha, en fonction de la nature du biotope et, surtout, d' objectifs sylvicoles considérés on ne peut plus isolément.
1 UGG = 1 chevreuil et 1 cerf = 4 chevreuils, il s'ensuivait que, pour 15 UGG on pouvait avoir, par exemple, 3Cerfs et 3Chevreuils ou 2,5C et 5Ch, aux 100ha.
Sans en être certain, je présume que derrière cette notion d' "UGG", se trouvaient les résultats des nombreux travaux d'un scientifique, nommé UECKERMANN, qui a beaucoup publié sur le sujet.
Celui-ci a cependant également précisé, à propos du cerf, je cite " Une augmentation de la densité du gibier jusqu'à 5 pièces dans les zones clé peut être tolérée, à condition que les mesures pour l'amélioration des conditions alimentaires soient respectées."
Nous voici, déjà, très proche de la densité préconisée ci-dessus dans les noyaux de montagne.
D'autre part, vu la grande difficulté d'évaluer correctement la densité existante, on peut s'interroger sur la validité de ce chiffre de 5, et, donc d'une manière beaucoup plus générale, sur le nombre des UGG tolérables alors retenus par l'ONF.
Vous en voudrez pour preuve :
En "1994-95", sur le massif "Gérardmer - le Valtin", l'ONF déposait une estimation de densité de 5,4 sur 6842 ha. Consécutivement à la mise en œuvre d'une nouvelle méthode d'évaluation, de nuit, aux phares, au printemps 1998, sur 7650 ha, était observée, une densité de 10,1 … malgré un plan de chasse et des réalisations multipliés par environ 2,6, en 4 ans, entre ces deux estimations ...
Dans ces conditions, on est légitimement conduit à mettre en cause la validité des objectifs de densité maxi évoqués ci-dessus.
En effet, si des dégâts attribués à une densité de 5,4 peuvent logiquement déboucher sur la recherche d'une densité de 2,5, tout est incontestablement remis en question dés lors qu'il est, en fait, constaté une densité de 10,1, malgré une si forte augmentation des prélèvements … !
Qui plus est, une biche qui allaite a de gros besoins alimentaires, supérieurs d'environ 1/3 par kg de poids, à ceux d'un coiffé, même en phase de repousse des bois. La baisse d'un cheptel biche se traduit donc par une baisse des prélèvements alimentaires bien supérieure à l'unité par animal (3 biches suitées = 4, au minimum, puisque le faon, en alimentation mixte, s'ajoute encore rapidement).
Enfin, l'ONF qui accepte d'assujettir sa sylviculture à des préoccupations de "préservation des paysages", pourrait, et devrait tout autant, se résoudre à une sylviculture un tant soit peu favorable à la faune et au cerf, en particulier dans les zones "clé", dans les "noyaux".
Une densité comptage de 6, dans les noyaux de montagne, est donc parfaitement défendable, au moins pour une période d'essais, qui devrait durer le minimum de temps nécessaire à faire un bilan comparatif, SERIEUX, OBJECTIF et OPPOSABLE : ce minimum de temps serait évidemment celui du délai de réponse de la végétation, interprété en tenant compte des fluctuations météorologiques annuelles.
Quoiqu'il en soit, j'apporte ici une citation du célèbre biologiste A. BUBENIK, chaud partisan d'une gestion "socio-biologique", à propos de la "densité économiquement supportable", la "D.E.S.", estimée "ex abrupto" par les forestiers :
"Une telle densité réduirait le cerf à un effectif très en dessous du minimum social nécessaire, ce qui est en contradiction flagrante avec la définition d'un écosystème forestier qui doit se développer en présence de toutes les composantes, gibier compris."
Ce qui peut encore se traduire, plus explicitement, en disant que les objectifs UGG de l'ONF étaient tels, qu'ils mettaient, sans aucun doute, l'espèce en péril, dés lors qu'ils s'appliquaient aux "noyaux", ET abstraction faite de la densité moyenne sur la totalité du territoire d'une population. En effet :
- A 2,5 aux 100ha, sur 1000ha il n'y aurait plus que 25 animaux, il faudrait donc un territoire propice, minimum de 20000ha, pour, théoriquement, atteindre un effectif de 500, génétiquement nécessaire, ce qui est totalement irréaliste pour trois motifs :
1. Les massifs cohérents et propices de 20000 ha ne paraissent pas très nombreux.
2. L'instinct grégaire et social de l'espèce fera que les animaux chercheront toujours à se regrouper, avec pour effet que la pression de réduction de cheptel continuera à s'exercer dans les noyaux, quand l'effectif minimal y sera depuis longtemps passé en dessous du seuil critique. Le cheptel ne manquera donc pas de s'amenuiser sans cesse.
3. De plus, il ne faut pas oublier les pertes naturelles ou accidentelles, celles issues des bavures dans l'exécution du plan de chasse, enfin celles d'un braconnage, organisé ou circonstanciel (destiné à échapper à une éventuelle sanction en rapport avec une infraction au plan de chasse, quantitatif ou qualitatif, par exemple), dont on parle peu, mais que tout porte à prendre très au sérieux : depuis le temps qu'il se prélève plus de biches que de cerf, en dehors de surdensités extrêmement grossièrement ignorées, qui auraient entraîné de très fortes pertes naturelles males, comme sur RHUM, ( ou sont les "restes" ? ) comment expliquer qu'il puisse encore exister de mauvais rapports des sexes ?
Au total, à très faible densité, la diversité génétique et la bonne structure de population seront irrémédiablement condamnées, et l'espèce, LOCALEMENT , OBJECTIVEMENT MENACÉE DE DISPARITION :
La conclusion des travaux de la "Commission de Grand Gibier Paléarctique du Conseil International de la Chasse" de SALZBOURG, en 1985, a été assez pessimiste et très clair sur le thème qui vient de nous occuper :
" Elle a mis l'accent sur la pression humaine (hors chasse), favorisée par les ouvertures en forêt et en montagne, entraînant une importante augmentation des dégâts : elle a constaté qu'en BAVIÉRE, en 1970, la densité de cerfs était de 7,5 / 100 ha sans gros problème de dégâts; que suite à l' installation de stations de ski, à l'ouverture de routes forestières, aux développements de moyens mécaniques forestiers, ainsi qu'aux conséquences sur la flore des pluies acides (???) les dégâts subissaient une nette augmentation; qu'en conséquence, le gouvernement Bavarois avait dû réduire de 90 % les populations de cerfs."
"0,75" cerf aux 100 ha, on ose à peine utiliser la formule !!!
Je n'ai aucune référence sur ce qu'il est advenu depuis cette date, mais il est clair que si ce choix, politique, n'a pas été revu, les populations de cerfs bavarois concernées sont réellement devenues des " fantômes de la forêt".
Les propos qui précédent ne relèvent donc nullement d'un alarmisme stupide ou orienté, mais bien uniquement d'une analyse lucide.
Enfin, et accessoirement, avec une densité de 2,5 aux 100ha et un rapport des sexes quantitativement favorable de 1 / 1, sur 1000ha de noyau, on aurait 25 animaux (19 femelles et 6 males). L'accroissement annuel généré serait de 12, avec un plan de chasse global correspondant, soit 4C, 4B, 4F.
Logiquement, ce faible chiffre devrait sérieusement tempérer les ardeurs des chasseurs aux adjudications de droits de chasse, ce qui ne manquerait pas de représenter un manque significatif dans les rentrées de l'O.N.F.
En effet, celui-ci fait volontiers valoir que ses rentrées chasse lui importent peu, car elles ne représentent qu'environ 5% de son activité : cette affirmation est exacte, mais très orientée, partielle et partiale :
En 1994, le bénéfice net de l'Établissement, après impôts, s'est élevé à 10,6 millions de francs, ses rentrées chasse nettes à 169,4 millions, ce qui peut être formulé en disant que les rentrées chasse nettes, étaient presque 16 fois supérieures au résultat global net.
Le bilan approximatif, moyen, sur 5 ans, va dans le même sens.
Je laisse aux uns et aux autres le soin d'en tirer des conclusions.
Il en va tout autrement avec la densité de 6 proposée , ou le plan de chasse global généré sur 1000ha de noyau ( 60 = 45 femelles de printemps + 15 males ) est de 27 animaux soit, 9 faons, 9 biches et 9 coiffés, soit, évidemment, plus du DOUBLE que précédemment.
Je suis allé explorer les sites Internet des Ministères de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, de l'Agriculture et de la Pêche, de l'ONF :
En dehors des espèces menacées de disparition, en particulier des oiseaux, seul le site de l'Office présente une page et demi sur le thème qui nous occupe, mais sans rentrer dans le vif du sujet, autrement que par des déclarations de bonnes intentions qui s'opposent, très largement, à ce qui peut être constaté sur le terrain jusqu'à présent.
Suite à cette exploration, je suis conduit à dire que l'on endort, intoxique et se moque des citoyens de ce pays :
- Il ne faut pas attendre que des espèces soient, ne serait-ce que localement, en voie de disparition pour s'en préoccuper, il faut intervenir avant.
- Il ne faut pas que se préoccuper des espèces qui ne sont pas en compétition avec
l'Homme au plan économique, comme les oiseaux, et les utiliser en vitrine pour
masquer le reste. Les oiseaux, que j'apprécie beaucoup, ne doivent pas masquer le cerf.
- Il faut aussi s'intéresser à celles dont tout porte à croire qu'elles sont, ne serait-ce
que localement menacées, à moyen terme, comme nos grands herbivores sauvages.
A l'automne 1999, à l'occasion d'un exposé auquel j'avais été convié par un "Groupement d'Intérêt Cynégétique", un jeune chef de Centre de l'ONF m'a informé avec une ironie glorieuse que le concept des "UGG" du début des années 80 avait été abandonné par l'Office et que sa nouvelle doctrine en matière de " Densité Économiquement Supportable" (en termes de production forestière), se référait désormais à la notion de " Il y en a trop, ou non "…
Il est évident que cette nouvelle approche, beaucoup plus vague est beaucoup plus "confortable" que la précédente … : basée sur des critères d'appréciation largement subjectifs, ne pouvant, de plus, être interprétés que sur une très longue période, ce nouveau "concept" offre, du même coup, une "marge de manœuvre" maximale, livrée à la toute puissante discrétion des représentants de l'Établissement …
On voit bien comment, une "politique" de gestion de l'Environnement, uniquement soucieuse de lutter contre des symptômes, refuse, par facilité, de s'interroger sur leurs causes, et n'hésite pas à potentiellement mettre en cause un patrimoine collectif chargé de "VALEURS", au profit "d'intérêts" économiques, voire corporatistes, discutables et discutés, sur le fond et dans la forme.
Ceci est d'autant plus regrettable qu'il serait parfaitement possible de mettre en place une thérapeutique causale qui préserverait de manière ÉQUILIBRÉE TOUS les intérêts APPAREMMENT conflictuels en présence.
BASES D'UNE GESTION RATIONNELLE
- POUR MÉMOIRE :
Les actions, CAPITALES, à entreprendre, en faveur d'une gestion rationnelle de "l'ÉCOSYSTÈME", du double point de vue d'un MINIMUM de prise en compte de la grande faune, en matière de sylviculture, et de "dérangements" abusifs indéfendables.
- Sauf à tendre à l'éradiquer, SEULES, la biologie, l'éthologie et l'écologie d'une espèce permettent de définir les OBJECTIFS A ATTEINDRE (qu'il faut bien chiffrer) pour sa gestion rationnelle : ils doivent être RÉALISTES, ET ADAPTÉS aux CONTRAINTES de notre temps, afin d'en minimiser l'impact au maximum, au besoin en s'éloignant, de manière CONSTRUCTIVE, d'un schéma strictement "naturel" qui ne peut plus exister intégralement du fait de leur existence (tel qu'en "artificialisant" le rapport des sexes).
La "Commission Départementale de Plan de Chasse",
est une structure dont la tâche est d'autant plus difficile, qu'elle voit s'affronter des intérêts contradictoires, ce qui présente l'avantage que les extrêmes tendent à se neutraliser, et aussi, malheureusement, l'inconvénient de conduire à un temps de réaction beaucoup trop long, préjudiciable à la faune, ET, OU, à la forêt, dans tous les cas de figure.
S'ajoute encore, que ses décisions sont fondées, entre autres, sur des déclarations de cheptel, souvent fantaisistes, qui interviennent beaucoup trop tôt, avant que les conséquences déterminantes de l'hiver, aient pu être évaluées, ce qui peut être lourd de conséquences à faible densité, car les "révisions" de Plan de chasse prévue par la législation, ne paraissent pouvoir intervenir qu'à la hausse…
Il est ici très intéressant de noter qu'aux USA, la "D.N.R." (Département des Ressources Naturelles, administration en charge de la gestion des dites ressources), dans la suite de toutes les observations voulues, a défini un "Winter Severity Index" (Indice de Sévérité Hivernale), fonction du nombre de jours ou on enregistre des températures en dessous d'un seuil critique, ou des épaisseurs de neige au-dessus d'un certain seuil. Ce "W.S.I." a prouvé qu'il permettait de bien estimer l'importance des pertes hivernales chez les "cerfs à queue blanche", sous ce rapport très proches de nos cervidés.
Enfin, pour les motifs évoqués à la page précédente, ses décisions s'inscrivent surtout dans une "logique" économique partielle et partiale.
Côté chasseurs :
1. L'attitude PSEUDO conservatrice de CERTAINS, les conduits à ménager les femelles (qui "font" des petits … et ne portent pas de bois …) tout en "prélevant" un maximum de coiffés, de préférence, aussi "grands" que possible … d'où, mauvais rapport des sexes, surdensité consécutive à l'excédent de femelles, dégâts, baisse de la qualité de la population, disparition prématurée des meilleurs coiffés d'âges moyens, absence de dominants "naturels", disparition de la sélection naturelle entre males pendant le rut.
2. Chez d'AUTRES, "chauds fusils" ou "viandards" le tir des grandes biches "meneuses" d'une "cellule de base", ou d'un "matriclan", fait apparaître des orphelins et des "dépendants" (au sens large), désorientés, qui engendrent des dégâts, d'autant plus malvenus, que les retards de croissance ne se récupèrent pas, et revient, au mieux, à fabriquer des animaux carencés, définitivement déficients, qui sont une charge sans intérêt pour la faune, et lourde pour la forêt.
3. Les autres tirs inconsidérés, hasardeux, irresponsables, aux résultats non vérifiés, par souci de facilité, générateurs de blessés, de pertes non comptabilisées … et des souffrances que l'on devine …
Tout ceci ne va certainement pas dans le sens de la bonne conscience que les uns et les autres cherchent à se donner, et encore moins dans celui d'une véritable gestion de plus en plus indispensable à la "CONSERVATION" de la vie sauvage.
DIX PRINCIPES POUR UNE GESTION
CYNÉGÉTIQUE RATIONNELLE :
1. DÉFINIR des "UNITÉS DE GESTION" qui correspondent à des populations INDIVIDUALISÉES, sur la base de constatations de brame sonore, soutenu ET prolongé (très caractéristique des "noyaux"), si nécessaire, en faisant tout, pour raisonner au-delà de limites territoriales arbitraires, administratives ou fédérales.
2. SURVEILLER, attentivement, les densités : La recherche a démontré de l'existence d'indicateurs biologiques crédibles (donc opposables), témoignant de problèmes de surdensité : baisse des poids moyens des faons, des bichettes ou daguets, ET SURTOUT, baisse significative de la longueur moyenne des dagues des daguets, apparition de daguets à "boutons", qui ne sont pas des "orphelins" : en dehors de facteurs météorologiques calamiteux exceptionnels, qui peuvent avoir les mêmes résultats, ces repères doivent conduire à une réaction vigoureuse et TRÉS rapide.
3. RECHERCHER un rapport des sexes en faveur des males : 14 coiffés pour 10 biches, plus intéressant pour la faune, la forêt et les chasseurs : en dehors des deux premières classes d'âge, faons, bichettes ou daguets, pour tous les motifs qui précédent, il est aberrant de chercher à gérer le rapport des sexes du cerf sur un modèle naturel, alors que son environnement, au sens le plus large, "régulation" quantitative comprise, a totalement cessé de l'être.
4. Lorsque c'est possible, la "prédation" "régulatrice" du chasseur DOIT cependant s'exercer prioritairement selon son modèle naturel, en direction des plus vulnérables : les plus faibles jeunes, les trop âgés, sans transformer des "dépendants" en "orphelins". Le tir "sanitaire" des malades et des blessés est une obligation morale. Les tirs en "doublé", faon et biche amoindris doivent être encouragés, dans cet ordre, si le premier est réussi, ET le second raisonnable,
5. LAISSER VIVRE les "meneuses" au sens large : meneuses de cellule de
base, de "matriclan" et de "matriclan élargi" : leur rôle est très important pour tous.
6. RECHERCHER à effectuer les tirs dans les plus grandes hardes pour
limiter leur impact sur la forêt ainsi qu'une malnutrition et déficience des dominés.
7. LAISSER VIVRE les animaux les plus robustes de leur classe d'âge, males ou femelles, à commencer par les faons, les bichettes et les daguets, jusqu'à l'âge d'une "Récolte" légitime pour les males.
8. Les males les plus lourds sont les mieux coiffés : les daguets déficient définitifs
aux plus faibles dagues, "achevées et blanches", doivent venir compléter les
prélèvements faons males déficients, de manière à atteindre environ 50% des
prélèvements males, dans une population bien structurée (rapport des sexes 1,4 / 1).
9. Qu'ils portent, OU NON, empaumure(s), LAISSER VIVRE les mieux coiffés
de 1iére à 9iéme tête, ÉPARGNER ceux de 4 à 8 ans QUI ATTISENT LA
CONVOITISE BIEN TROP TÔT, afin d'obtenir 27% de survivants de qualité à la
9ième tête : l'accès aux femelles durant le rut doit résulter d'une compétition sur le
mode naturel, qui peut et doit être sauvegardée.
10. BIEN IDENTIFIER la proie, TIRER dans de bonnes conditions pour assurer
un résultat "propre", VÉRIFIER soigneusement un tir apparemment manqué, si indice de blessure, OU dans le doute, recourir à la "recherche au sang".
La pérennisation d'une faune sauvage conforme à son vigoureux modèle naturel est CLAIREMENT la RESPONSABILITÉ DE TOUS : FORESTIERS, TOUS BAILLEURS de droits de chasse, CHASSEURS ET TOUS LES AUTRES USAGERS DE LA FORÊT.
Elle passe, par un minimum de protection de son habitat auquel, pour différents motifs "catégoriels" aveuglément égoïstes, se refusent la majorité des concernés, en particulier, je veux croire par ignorance, tous ceux qui utilisent et perturbent la forêt sans bourse délier, de même que ceux qui "savent" mais, qui, pour des motifs de facilité, ou de convenance personnelle, se refusent à intervenir, alors qu'ils en auraient le pouvoir.
Dans ce gâchis, de plus en plus souvent attaqués, par des adversaires de mieux en mieux organisés, la Chasse, et les chasseurs, peuvent être en position de FORCE :
Ils contribuent à l'économie du pays au travers de tous leurs achats, des locations de droits de chasse, par leur financement d'une garderie. Ils font souvent vivre une économie locale en période creuse. Ils sont les seuls à contribuer à la pérennisation de la faune sauvage par leurs indemnisations des dégâts de gibier aux agriculteurs. Ils limitent de coûteuses importations de venaison dont la qualité peut, de plus, être douteuse. Enfin, sans eux, sauf à les faire disparaître, sauf à les éradiquer, il faudrait bien appointer un personnel destiné à contrôler les populations d'animaux sauvages qui "concurrencent" l'Homme.
La sensibilité du pêcheur l'a conduit à devenir une "sentinelle" très efficace, très utile et reconnue de la qualité des eaux, par espèce proie, par poissons interposés.
Outre son indispensable rôle dans la régulation et donc la perpétuation des populations sauvages, dont le public n'a pas conscience, au travers du cerf et d'autres espèces, la sensibilité des chasseur peut en faire de même des sentinelles très utiles de la qualité de l'environnement aérien. Ils n'en ont cependant pas acquis une image positive et amicale pour autant : les raisons en sont vraisemblablement qu'ils tuent des mammifères ("le syndrome du bambi") ou des oiseaux, animaux à sang chaud, beaucoup plus visibles et "proches" de l'Homme que les poissons, et qu'ils font aussi couler davantage de sang que les pêcheurs.
Il faut encore ajouter que leur impact sur la faune n'est pas exempt de reproches.
Pour avoir été longtemps, et passionnément, l'un d'eux, je connais bien le problème, "de l'intérieur" :
Même s'ils ont des circonstances atténuantes, en dehors d'un immobilisme largement partagé avec d'autres, la seule chose qui puisse empêcher les chasseurs d'être en position IRRÉPROCHABLE, réside dans le fait que leurs "prélèvements" s'exercent, BEAUCOUP TROP SOUVENT, en opposition avec le RESPECT que mériteraient les espèces chassées, donc, avec la notion d'une véritable gestion rationnelle d'un patrimoine sauvage de plus en plus menacé par l'évolution d'une emprise démographique, et économique, qui ne peut qu'inexorablement S'ACCENTUER avec le temps .
POUR CONCLURE :
LES TITRES d' "ÉCOLOGISTE" ou de "GESTIONNAIRE DE LA FAUNE SAUVAGE" ne S'ACCAPARENT PAS, ils se MÉRITENT, dans le contexte évolutif de la connaissance des espèces et de notre impact sur l'environnement.
Ils impliquent une bonne connaissance, et le plus grand respect, de la Biologie, l'Éthologie et l'Écologie des espèces, ainsi que de prendre en compte tous les facteurs environnementaux qui viennent les contrarier, afin d'entreprendre tout ce qui est possible pour tenter d'y remédier, de manière adaptée ET réaliste, directement, ou indirectement si clairement indispensable, ( comme en "trichant" sur le rapport des sexes ).
C'est ce qui m'a conduit à me livrer à l'effort de ce travail, pour parler au nom d'une faune pour laquelle personne ne prend JAMAIS réellement et sérieusement la parole, dans tous les débats qui la concernent : ON NE VA JAMAIS AU FOND des choses, parce que, selon les cas, on n'en a, ni le temps, ou les moyens, voire ni l'un ni l'autre…
Il n'aura échappé à personne, que ses besoins, que ses exigences, se situent dans "le moyen terme" d'une "fourchette", comprise entre :
- Des choix économiques qui cherchent à s'inscrire dans une "logique" productiviste, à tous crins, très discutable et discutée, doublée d'une absence, quasi totale, de gestion rationnelle de la pénétration d'un espace soi-disant "naturel" condamné à se détériorer et à s'amenuiser sans cesse,
- et les aspirations, excessives de trop de "chasseurs - tireurs", et, ou, irresponsables, de ceux qui souffrent de "trophéite", les uns comme les autres, trop souvent désireux d'en avoir pour TOUT l'argent que le "système" d'adjudication des droits de chasse, les contraint à consacrer à leur passion, ou tout simplement, à la recherche d'une détente légitime, mais trop souvent imprégnée d'un dilettantisme nocif.
Il n'aura pas échappé davantage, que ce moyen terme est largement accessible, avec un minimum d'efforts RÉCIPROQUES, appropriés de TOUS les intervenants.
La toute première étape de tout projet de gestion consiste évidemment, sur la base de toutes les connaissances nécessaires, à émettre une ou des propositions de principe, comportant des objectifs chiffrés, nécessairement théoriques, ainsi que la ou les manières de les atteindre.
Aussi,
- s'est-il avéré nécessaire d'avoir recours à un certain nombre de répétitions sur des notions de bases, tout à fait essentielles, dont chacun, y compris et surtout un non initié, doit être bien imprégné,
- ne fut-il pas possible d'échapper à une certaine accumulation de données chiffrées que je me suis cependant efforcé de limiter au maximum.
J'espère être parvenu à éveiller de l'intérêt, à avoir permis d'assimiler tous les facteurs qui conditionnent le bien-être, la vigueur, et la pérennisation, de cette magnifique et emblématique espèce " Cerf " qui
"témoigne de la qualité de l'environnement humain dans son ensemble".
Je souhaite, avoir été suffisamment, complet, clair, précis, et convaincant pour susciter une prise de conscience, une réflexion, puis, et surtout, une projection sur le terrain :
La logique, la cohérence, du contenu de ce document, ainsi que son opposabilité, me paraissent évidentes : a tous ceux qui l'auront lu, d'en juger, et d'en tirer les conclusions qui s'imposent sur les initiatives QU'ILS devraient, éventuellement, prendre à leur tour, pour la qualité de notre environnement et pour le CERF.
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